Le fils du magnat français espère un revirement du Chef de l’État dans une lettre pleine de flatteries datée du 12 septembre 2019.
Cyrille Bolloré fonce dans une longue lettre d’éloges pour un pays que son père a pendant 20 bonnes années exploité. « Le Cameroun a toujours été considéré par le Groupe Bolloré comme une terre d’élection particulière. La qualité de ses hommes, la richesse de son potentiel, la vision politique que vous incarnez, la stabilité sociale ainsi qu’au-dessus de tout, la confiance que vous avez bien voulue nous témoigner à plusieurs occasions, ont conduit notre Groupe à développer au Cameroun l’ensemble de ses métiers : des transports à la communication, en passant par le cinéma, la batterie électrique et les plantation », rédige Cyrille Bolloré à Paul Biya.
Le fils du magnat breton reconnait en des mots voilés qu’il a trouvé dans le pays de Paul Biya des gens faciles à duper. Ce qui lui a permis de développer un puissant groupe, qui pourrait vendre même les beignets et du maïs soufflé. « Nous sommes ainsi devenus l’une des plus grandes entreprises camerounaises employant plus de 5 000 salariés, ayant réalisé plus de 300 milliards d’investissements et participant à plusieurs projets présidentiels emblématiques. »
Calculette en main, l’on rappelle d’abord que pour le Douala International Terminal, c’est 600 millions par an que Bolloré versait à l’Etat. En quinze années par exemple, le Cameroun n’a bénéficié que de 9 milliards de FCFA par là. Mais Bolloré veut faire croire à Paul Biya qu’il a toujours été perdant, son chiffre d’affaires dans tout cela reste un tabou. Du reportage sur France 2 dénonçant des conditions de travail et des salaires de catéchistes imposés aux employés de ses plantations et du procès infligé aux journalistes après ce sujet, zéro mention dans le courrier à l’homme Lion d’Etoudi. Sans oublier des 24 milliards qu’il doit au port autonome de Douala que Cyrus Ngo’o, le directeur général, lui demande encore.
Juste une doléance. « C’est la raison pour laquelle, nous avons l’honneur de solliciter votre Haut arbitrage afin que l’accord signé le 4 octobre 2017 entre le port de Douala et DIT soit mis en œuvre. » « Je tiens à vous assurer de ma volonté de continuer. » Ce que Cyrille Bolloré ignore peut-être, c’est que son éviction a son épicentre à Etoudi. Donc, qu’il oublie simplement le port de Douala.
Aloys Onana