Cette année, le ministère des Finances (Minfi) envisage une bataille sans limites contre les fonctionnaires fictifs. À en croire la circulaire N° 00008349 /C/MINFI du 30 décembre 2019, « l’assainissement du fichier solde de l’Etat demeure l’un des leviers prioritaires dans la poursuite du processus de consolidation budgétaire entrepris par le Gouvernement. Dans le cadre de la consolidation des économies budgétaires escomptées à l’issue de l’opération du Comptage physique du personnel de l’Etat menée en 2018, le ministère des Finances en collaboration avec les administrations parties prenantes, poursuivra avec la gestion de la phase post censitaire devant permettre entre autres, le recouvrement auprès des banques et des micro-finances des sommes indument perçues par les agents publics suspendus. »
Une gamme de mesures est en préparation car, les fonds que le pays a perdus du fait des fonctionnaires fictifs sont énormes. Pour l’illustrer, le ministère des finances fait savoir qu’en 2006, la fonction publique compte 163 000 agents, pour une masse salariale de 393 milliards de francs. En 2017, la fonction publique compte 322 000 agents pour une masse salariale de l’Etat qui culmine à 945 milliards. Entre temps, en 11 ans, les recrutements n’ont pas été élevés.
Pourtant en 2018, l’enveloppe destinée aux personnels de l’Etat s’élève à 1185,5 milliards de francs. Et dans cette enveloppe, 1 024 milliards de FCFA est destinés aux salaires et 161,5 milliards destinés aux pensions. Des dépenses qui ont poussé le chef de l’Etat à prescrire le Comptage physique du personnel de l’Etat (COPPE) cette année-là.
En 2020, un maximum de rigueur est dans le pipe. « En collaboration avec le ministère des Finances et toutes les autres administrations parties prenantes, le ministère de la Fonction publique et de la réforme administrative devra s’assurer de la sortie effective du fichier des agents publics définitivement suspendus. En collaboration avec les administrations concernées, le ministère des Finances devra s’assurer du basculement automatique à la retraite des agents publics atteints par la limite d’âge de départ à la retraite, ainsi que ceux arrivés à la fin de prolongation d’activité », insiste la circulaire évoquée plus haut.
Albright Fandono