Au Cameroun, il est difficile de donner les chiffres mathématiquement irréfutables sur le chômage des jeunes. Pour autant, la situation est préoccupante, de l’avis des experts, à commencer par le ministère de l’Emploi et de la formation professionnelle (Minefop). Pour ce ministère, rappelle son délégué régional, « il faut cesser de fabriquer les demandeurs de richesse, mais fabriquer les créateurs de richesse », une idée que salue le Groupement inter patronal du Cameroun (Gicam).
En attendant, quelques faits qui donnent du tournis. Chaque année, estime le Minefop, plus de 300 mille diplômés sortent des écoles et lorgnent le marché de l’emploi. Pour Alfonce Tata Nfor, de Skills initiative for Africa (SIFA) et figure de la GIZ au sein du Centre de création de petites et moyennes entreprises (CDPME), des jeunes doivent intégrer que les sciences sociales à l’instar de l’anthropologie, la sociologie sont sans doute importantes, mais dopent très souvent les rangs des chômeurs. « Quelqu’un qui a une formation pratique a toutes les capacités de vite décrocher un emploi que celui qui a plus de théorie et de rhétorique », souligne Alfonce Tata Nfor. D’ailleurs ajoute-t-il, « l’on peut constater pour le déplorer que 99 % de ceux qui vont à l’école le font juste pour le diplôme. A peine 12 % visent l’emploi. Chez Sifa, nous avons pensé qu’il était nécessaire de faire ce salon afin d’aider les chercheurs d’emploi à mieux appréhender les réalités du terrain, savoir rédiger un CV, le rendre convainquant car le chômage est l’ennemi des jeunes. »
Pour cela, le Gicam a organisé à Douala du 7 au 9 octobre les journées portes ouvertes, question de donner des éléments de positionnement sur le marché de l’emploi, la portée d’une formation pratique en lieu et place d’une formation théorique, dévoiler ce que font les pouvoirs publics pour maximiser la lutte contre le chômage des jeunes, mettre en lumière des prouesses entrepreneuriales de certains jeunes. « Le Gicam et ses partenaires au développement veulent voir améliorées les perspectives de jeunes », insiste Aline Valérie Mbono, directrice exécutive du Gicam.
A.O