En ce 1er mai 2021, la viande de bœuf sera sur plusieurs tables. La joie sera par tout. Pour donner une idée sur le revenu mensuel de ceux qui encadrent au quotidien les bœufs dans l’Adamaoua, réservoir très important de l’élevage bovin, le journal L’œil du Sahel (N°1494 du lundi 12 avril 2021) révèle que les bergers, qui sont surtout Mbororos, perçoivent un salaire compris entre 10 et 15 000 FCFA.
Les bergers sont au courant du Salaire minimum interprofessionnel garanti (Smig) fixé à 36.270 FCFA, mais n’ont pas de choix ici. « Nous avons suivi cela (le Smig). Mais nos patrons ne veulent pas en entendre parler. Dès que vous essayez d’évoquer ce sujet, il vous dit que si vous êtes fatigué, il faut laisser ses bœufs et il trouvera quelqu’un d’autre pour s’en occuper. Avant, en dehors de des 10 ou 15 000 FCFA qu’on te donne par mois, le patron te donnait un veau par an en guise de récompense et au bout d’un certain nombre d’années, tu te retrouves avec un troupeau. Mais maintenant il n’y a même plus ça », confie Aboubacar, un berger.
Ce traitement salarial a été une belle occasion pour donner de la vigueur à la secte terroriste Boko Haram dans la Région de l’Extrême-Nord, tout comme il a favorisé les prises d’otages avec à la clé, des demandes de rançons. « Lorsqu’ils sont arrivés, (ces terroristes, Ndlr), ils m’ont donné 300.000 FCFA juste pour que je leur montre la maison du patron. Qu’aurez-vous fait à ma place, Monsieur le gouverneur ? » Avait dit un berger au gouverneur de la Région de l’Adamaoua lors d’une présentation des preneurs d’otages au camp du Bataillon d’intervention rapide (BIR).
Le texte relatif au Smig est le décret N°2014/2217/PM du 14 juillet 2014 portant revalorisation du Salaire minimum interprofessionnel garanti.Aloys Onana