Le 5 juin 2020, le président de la République Paul Biya a donné son accord au Directeur général du port autonome de Kribi de signer avec le groupe philippin International Container Terminal Services (ICTSI) qui devient donc ainsi le nouveau concessionnaire du terminal à containers du Port autonome de Kribi, aux côtés d’un consortium de 9 opérateurs économiques locaux, tous autour du Kribi Polyvalent Multiple Operators (KPMO), les deux qui devront gérer le terminal polyvalent du port en eau profonde de Kribi. Le choix du logisticien philippin ne plaît pas à KPMO, qui était face à la presse le 11 juin 2020 à Douala. Gallus Fouda, l’une des figures fortes de ce consortium, dit pourquoi.
Le consortium KPMO semble être très remonté contre la décision de président de la République qui ordonne l’arrivée des philippins au terminal polyvalent de Kribi…
Je suis entrain de suivre la déclaration du chef de l’Etat. KPMO a été crée par une instruction du chef de l’Etat. Le chef de l’Etat demande que les Camerounais doivent travailler chez eux. Les camerounais doivent gérer leurs choses. Quand on prend une décision comme celle que vous évoquez, le chef de l’Etat ne peut pas dire qu’on annule KPMO alors que c’est le chef de l’Etat qui a demandé sa création. Nous sommes tellement très surpris. On se rend compte que les gens ne font pas la volonté du chef de l’Etat au regard de cette décision. La gestion de KPMO ne nous a pas dépassés. On a tout, on fait tout. La gestion ne nous dépasse pas. Pourquoi donc on peut nous dire le contraire ? Qu’est-ce que les philippins vont apporter sans nous ? Deuxièmement, il ne faut pas remettre le cash-flow aux étrangers. Pensez-vous que qu’avec cela nous pouvons nous développer un jour ? C’est n’est pas possible !
C’est quoi les pourcentages qui font problème qui causent problème ?
Quand on vous donne 20 %, vous ne gérez rien, vous êtes des figurants. Quand on vous donne 25 %, vous ne gérez rien. Pourquoi continuent-ils à faire confiance aux étrangers ?
Allez-vous vous retirer ?
Non. Il faut un pourcentage bloquant. Minimum 35, voire 40 %. Et là, on assiste au conseil et là , on assiste à la gestion de notre pays. C’est ainsi que cela se passe ailleurs. Le Cameroun devrait nous protéger dans ce sens. C’est quand même notre pays, c’est quand même notre effort. Les conventions qu’on donne aux étrangers, on ne devrait pas les donner. L’Etat devrait nous appuyer pour qu’on grandisse. Un exemple. Le Cameroun a de très bons journalistes. Devrait-on les laisser pour aller chercher ceux de l’étranger ? C’est de cela qu’il est question. Vous avez plusieurs années d’expérience. Il suffit qu’on vous soutienne, vous devez exactement comme France Inter. On ne va jamais grandir si on continue à se sous estimer. On va toujours marquer le pas surplace alors que les gens ne font que venir s’enrichir chez nous et nous-mêmes, croupissant dans la misère. Pourtant il y a de la ressource. Regardez le port de Douala. Depuis que la régie a été mise en place, elle a déjà réalisé au moins 20 milliards. Cela va directement dans les caisses de l’Etat. Cela est à saluer, des cas similaires doivent être multipliés.
Propos recueillis par Godlove Tekam