L’année prochaine, le gouvernement du Cameroun envisage de porter son action publique sur un grand nombre de projets qui ont un impact direct avec la vie quotidienne. Ainsi, au plan économique, le gouvernement compte poursuivre la reconstruction des Régions du Nord-ouest, du Sud-ouest et de l’Extrême-Nord, parachever la mise en service des grands projets de première génération, assurer la réhabilitation et la maintenance des infrastructures existantes.
Depuis bientôt dix ans, le gouvernement envisage de donner plus de puissance au made in Cameroon, via notamment l’import substitution. Le défi ici repose sur la production et la consommation de ce que le pays produit en propre. C’est pour quoi en 2023, les pouvoirs publics annoncent l’orienter de la commande publique en biens et services vers la production locale, notamment dans la filière « bois », à travers l’acquisition d’une part significative des équipements mobiliers des administrations publiques auprès des entités de production locale, renforcer l’accompagnement des entreprises investissant dans les filières prioritaires de la SND30, notamment l’agro-alimentaire.
D’autres défis sont dans le pipe. Notamment l’accélération de la politique d’import-substitution à travers notamment la mise en œuvre du plan de soutien à la production et la transformation des principaux produits d’importation (riz, maïs, blé, soja, mil, sorgho, poisson, lait et produits pharmaceutiques), faciliter l’accès au foncier en vue de favoriser l’implémentation de l’agriculture de seconde génération, renforcer les infrastructures énergétiques afin de répondre aux besoins de l’industrie et des populations à travers notamment l’opérationnalisation des barrages hydro-électriques et des centrales solaires destinées a l’électrification des zones rurales, mettre en œuvre de manière coordonnée les actions du Plan d’impulsion initiale de la SND30 en veillant à une plus grande transformation des matières premières locales, et poursuivre la maturation des plans de développement sectoriels de la SND30.
En 2023, le gouvernement vise également le renforcement de l’intégration régionale, la libre circulation des biens et des personnes, les échanges commerciaux intra-zone et l’optimisation des opportunités offertes par les nouvelles marches dans la CEMAC, la CEEAC et la ZLECAf. L’on développera des infrastructures de transport et désenclaver les bassins de production, afin de faciliter les échanges et l’approvisionnement des marches aux meilleures conditions possibles.
Impôts
Le fisc est un sujet qui fâche de nombreux milieux d’affaires. Le gouvernement le sait. Pour régler comme il peut ce problème et séduire autant que possible les agents économiques de tous ordres, Paul Biya et ses ministres envisagent la mise en œuvre de concert avec la Direction Générale des impôts et les autres administrations concernées, d’une politique fiscale incitative et de promotion de l’utilisation des matières premières et intrants locaux, au détriment de celles importées, la mise en œuvre d’une politique de taxation a l’exportation qui tient compte du niveau réel de transformation des biens, afin d’encourager davantage les exportations des produits finis manufactures « made in Cameroon » au détriment de ceux exportés à l’état brut. La circulaire du 23 aout 2022 apprend à l’opinion qu’en 2023, le gouvernement fera l’implémentation des solutions visant l’apurement des exonérations fiscal douanières antérieurement consenties dans le cadre de la réalisation de certains grands projets, la suppression des exonérations sur les importations portant sur les produits fabriques localement ou disposant de substituts locaux, ainsi que celles nuisant au développement de certaines filières, afin d’encourager leur production locale et leur compétitivité.
Albright Fandono