Le non respect du cahier de charges ainsi que d’autres freins emmènent les privatisations à ne pas avoir l’impact escompté.
C’est au début des années 90 que les pouvoirs publics ont débuté la privatisation de nombreuses entreprises publiques. 18 entreprises seront confiées aux privés sous diverses formes en fonction des différents types de partenariat public/privé. Les buts étaient simples et avaient plusieurs visées. Il fallait réduire la contrainte budgétaire, diminuer les subventions que l’État accordait aux entreprises et avoir des recettes fiscales. Autre objectif, améliorer le bien être des populations, progresser les performances des entreprises étatiques à travers des sources de financement innovantes et donc à travers les Partenariats publics privés. Dernier objectif, développer le secteur financier.
Des buts que le Groupement inter patronal du Cameroun (Gicam) profondément analysé le 21 novembre à Douala. Le Pr Valérie Ongolo Zogo, Conseiller technique numéro un au ministère des Transports évalue ce qui a été fait depuis lors. Selon elle, les frais budgétaire sont jugés modestes, les rapports produits pour passer au crible les retombées des privatisations ressortent que « les résultats sont mauvais », parce qu’il y a le principe de l’optimisation fiscale, les prix de transfert – chaque filière facture ses services aux autres filières et finalement l’Etat est perdant, la sous-capitalisation est décriée. « C’est une des raisons pour lesquels au niveau budgétaire, les Etat africains perdent à peu près 50 mille milliards de FCFA par an du fait de ces pratiques », explique-t-elle. Au sujet de l’amélioration de l’amélioration du bien être de vie des populations, là encore, les résultats visés restent loin de ce qui était envisagé.
Au niveau du secteur bancaire, c’est plus positif. La couverture nationale du pays par les services banquiers et financiers est jugée positive. Mais dans les autres secteurs, les résultats sont plus mitigés notamment dans les services sociaux, le secteur des infrastructures, l’eau, les télécommunications. « Le bilan qui est fait ressort le non respect du cahier de charges par le repreneur, la mauvaise couverture des zones rurales, la faible densité des services et les marchés non rentables qui sont abandonnés au profit des marchés plus rentables et donc, au niveau de l’amélioration du bien être des populations, on ne semble rien percevoir », tranche le Pr. Valérie Ongolo Zogo.
Elle relève, pour l’amélioration des performances des entreprises, qu’elle s’est faite, mais, elle s’accompagne des coûts cachés que sont les coûts de couverture du risque, ceux liés aux comportements opportunistes des acteurs privés, les insuffisances dans le montage des projets, le non respect par l’Etat de ses engagements, ce qui tend à amoindrir les performances des entreprises qui sont privatisées. Au sujet de l’amélioration des compétitivités des entreprises, l’on relève les risques technologiques, financiers, organisationnels, contractuels, et des risques institutionnels et à la fin, le coût du service est important du fait de la nécessité de couvrir ces risques.
La 2e édition du Débat patronal avait pour thème « Des privatisations aux partenariats publics privés : quelles opportunités pour les entreprises camerounaises ? »
Aloys Onana