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Gestion publique : les 12 projets annoncés en grande pompe par le gouvernement de Paul Biya et qui restent pour la plupart virtuels

by EDC
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Sur le plan des annonces de projets à réaliser, le Cameroun pourrait être considéré comme une puissance économique. Seulement, entre l’annonce et la réalisation effective, il y a très souvent une vallée très profonde, qui fait que des décennies peuvent passer, sans que les projets annoncés prennent corps. Souvent, ils finissent par se dissiper dans l’oubli, même lorsque les financements sont disponibles.

Si la mémoire collective peut par moment oublier ces annonces faites sur le perron du palais présidentiel, à la primature, ministère de l’Economie, celui des PME entre autres, le député du Wouri Est Jean Michel Nintcheu n’oublie rien.

Ainsi, le 19 novembre, l’élu de la nation a demandé à Louis Paul Motaze, ministre des Finances (Minfi) le devenir de douze projets, pour la plupart, restés dans les nuages. « Monsieur le ministre, de 2010 à 2021, les dépenses effectuées sur la ligne 94 se chiffrent à 1844,834 milliards. Pouvez-vous nous dire où sont passés durant cette période les projets suivants qui ont pourtant été annoncés  en grande pompe à savoir le projet d’attribution d’un contrat de 21 milliards pour l’industrialisation de la filière du manioc. Le projet d’investissement de 3,5 milliards pour la production et la transformation de 6900 tonnes de maïs dans le département du Noun annoncé depuis 2017.  Le projet de création du centre d’analyse des produits agroindustriels. Le projet de production d’anacarde sur 100 mille hectares annoncés depuis 2017. »

La SPAC de Eken, abandonné à Bafang.

Jean Michel Nintcheu poursuit et demande ce que sont devenus le projet de la première expérience éolienne sur le mont Bamboutos. Le projet de construction d’une unité de production de caoutchouc dans la Région du Sud, la construction d’un grand complexe de transformation de bois avec une capacité de production de 1,5 million de planchers et de 36 000 panneaux par an annoncé depuis 2012, la construction d’une unité de montage de véhicules à Kribi, la transformation de 2000 tonnes de cacao produit au Cameroun.

Toujours dans cette perspective, le bouillonnant homme politique qui est en outre à califourchon entre le SDF et le MRC et donc les questions aux membres du gouvernement sont appréciées demande des nouvelles du projet de construction d’une usine de transformation de manioc à Sangmélima d’un coût de 1,2 milliard pour une production journalière de120 mille tonnes de manioc qui n’a encore produit un seul tubercule, le projet agropole permettant la production et la mise à disposition de 1440 tonnes de poisson à Massoumbou dans le Nkam pour un coût de 1,5 milliard annoncé depuis 2017, le projet de la mise sur pied de la société de produits agricoles à Bafang qui devait disposer d’un abattoir d’une capacité de 15 millions de poulets par an sur le marché camerounais. « Aucun de ces projets n’est visible sur le terrain », se désole l’homme politique.

Quelques réalisations

A priori, Jean Michel Nintcheu soulève des questions qui permettent à l’opinion de jauger le haut degré de l’inertie du régime de Paul Biya depuis 1982. Mais il y a sur la liste des douze projets soulevés plus haut, deux qui ont réussi avec éclat. C’est le cas de l’usine de transformation de cacao du l’investisseur Emmanuel Neossi, qui a lancé Neo Industry, à l’Ouest Cameroun. « On a aidé quelqu’un à Kekem pour transformer du cacao. C’est ça la politique du gouvernement : c’est maintenant transformer nos matières premières au lieu de les exporter sous forme brute », se défend le Minfi, qui ajoute.

Sud Cam.

« A Kekem il est arrivé quelque chose. Le promoteur a eu des problèmes avec les banques, il faut rembourser les crédits, et puis il s’est entendu avec les banques. Le premier ministre a inauguré l’usine. Certains avaient pensé que c’est l’Etat qui a financé cela, je dis oui, l’Etat a alloué un milliard pour faire ce qu’on appelle en finance l’effet de levier. C’est donc grâce à ce milliard que le promoteur a pu lever presque 30 milliards de crédit. Les banques ont vu que si le gouvernement vous soutient, c’est que c’est un bon projet. »

Un autre projet perçu par l’honorable Nintcheu comme « projet foireux », la transformation du caoutchouc dans le Sud du pays. Dans les faits, ce projet se porte très bien. Situé à 7 km de la résidence villageoise de Paul Biya, l’entreprise Sud Cameroun Hévéa [SudCam] possède des champs qui s’étendent sur plus de 10.000 hectares. Une infrastructure que l’auteur de ces lignes a déjà eu à visiter par deux fois. L’usine siège de l’entreprise est en phase terminale, les 58 bulldozers jadis utilisés pour la déforestation sont presqu’à l’arrêt après de nombreuses dénonciations de certaines ONG qui n’ont eu de cesse de faire de défendre la nature. La sève commence à être extraite. SudCam compte plus de 1000 emplois.

Aloys Onana  

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