Le ministère des Finances souhaite voir la concrétisation de ce tableau qui permettra au Cameroun de se relever résolument après l’effet pervers du covid-19 sur l’économie locale.
Malgré les effets pervers de la pandémie de la Covid-19, le Cameroun, de l’avis de Louis Paul Motaze, a su faire preuve de résilience en 2020, contrairement au vent de récession observé dans plusieurs pays dans le monde, l’activité économique au Cameroun a connu un ralentissement, bien que moins prononcé. Le taux de croissance s’est situé à 0,7% en 2020 contre 3,7% en 2019. Ceci est le résultat de la réactivité dont a fait preuve le Gouvernement conduit par le Premier ministre sous l’impulsion du président de la République, en prenant mesures visant à stopper la propagation de la pandémie à en atténuer les impacts socioéconomiques et à mettre en place les conditions d’une relance de la machine économique à compter de l’exercice 2021.
Par conséquent dès cette année 2021, la croissance devrait rebondir à 3,4 % en lien avec la demande mondiale des produits camerounais exportés du fait de la réouverture progressive de plusieurs économies et du dynamisme de la demande intérieure.
Analyse et projections
En 2022, la croissance économique du Cameroun, observe le Minfi, devrait s’établir à 4,4% du PIB contre 3,4% en 2021. Cette dernière serait essentiellement tirée, par la dynamique du secteur agricole, la reprise des investissements et l’amélioration de l’offre d’énergie. L’inflation resterait contenue à 2% en 2022, en deçà du seuil de convergence de la CEMAC, après une légère remontée à 2,1% en 2021. Le prix mondial du baril de pétrole devrait quant à lui connaître une légère baisse à 54,8 dollar US en 2022 contre 58,5 dollar US en 2021. Entre 2023 et 2024, l’activité économique resterait dynamique à un rythme moyen de 5%. Le secteur pétrolier connaitrait un regain d’activité avec un taux de croissance moyen de 1,4%. L’inflation serait stable à 2% et on assisterait à une baisse du prix mondial du baril de pétrole à 51 dollar US en moyenne, avec un taux de change du dollar US moyen à 570,1 FCFA.
Dans ce contexte, l’action publique pour la période 2022-2024, indique Louis Paul Motaze, sera prioritairement orientée vers la poursuite de la mise en œuvre du Plan global de riposte pour la lutte contre le coronavirus et ses répercussions économiques et sociales, la finalisation de la mise en service des grands projets de première génération la réalisation du Plan présidentiel de reconstruction et de développement des régions affectées par les crises sécuritaires en particulier celles du Nord-ouest, du Sud-Ouest et de l’Extrême-nord, l’accélération du processus de décentralisation, la poursuite de la mise en œuvre de la Couverture Santé Universelle et de la politique du livre, le maintien de la veille sécuritaire sur toute l’étendue du territoire national, l’organisation de la CAN, la réduction progressive du stock de la dette intérieure et enfin, la mise en œuvre des réformes structurelles visant à maintenir le Cameroun sur le chantier de l’émergence à l’horizon 2035, notamment par la mise en œuvre de la Stratégie nationale de développement (SND30).
D’autres idées sont prévues. Afin de changer le caractère déficitaire de la balance commerciale. « A titre d’exemple l’accompagnement de la politique de l’import-substitution pourrait se faire à travers la réduction ou la suppression progressive des exonérations sur certains produits qui grèvent la balance commerciale, dans l’optique de favoriser leur production locale à plus grande échelle », indique le Minfi.
Pourraient être prises comme actions, le plafonnement des financements bancaires afférents aux importations de certains biens (maïs, soja, riz, etc.), l’obligation d’incorporer un certain pourcentage des produits locaux dans la production de certains biens. Il pourrait ainsi être demandé aux boulangers d’incorporer un certain pourcentage de produits locaux de substitution (farine de patate, de manioc, de maïs)dans le pain, l’institution des contingentements à l’importation. La protection et la consommation du made in Cameroon s’impose.
Roger Powell Messasa