Le président du Groupement inter patronal du Cameroun (Gicam) a enfin mis officiellement un terme aux fonctions de maître Nyemb comme son porte-parole.
Les rapports entre les deux hommes sont devenus obscurs après la signature du traité de fusion avec Entreprises du Cameroun (Ecam). Après cette cérémonie du 5 avril 2023, il y a eu quelques moments de rencontres au cours desquels, Jacques Jonathan Nyemb n’a eu de cesse d’inviter le patron du Gicam à l’orthodoxie.
Pour mieux comprendre ce désir viscéral du respect des bonnes pratiques, il faut remonter au 31 mars 2023. Ce jour-là, le Gicam rend public le Code de bonne gouvernance. Le document « unique en son genre en Afrique centrale », comme le dira Célestin Tawamba en présence d’un ambassadeur très influent, invite tous les créateurs de richesse à faire montre de l’éthique dans chaque acte qui engage la vie économique du pays et même de la sous-région Afrique centrale. Ledit Code de bonne gouvernance a été financé par des partenaires au développement. Les travaux ont été coordonnés pendant plus de deux ans par Jacques Jonathan Nyemb, qui ne voile pas son attachement aux bonnes pratiques, qui, pour lui, ouvrent la voie au bon climat des affaires.
C’est le même 31 mars que le président du Gicam annonce par voie électronique aux membres du Gicam de la fusion entre le Gicam et Ecam. Ce qui sera effectif cinq jours plus tard, longtemps avant l’assemblée générale extraordinaire du 11 juillet 2023.
Les tensions vont se creuser le 5 mai. Le conseil d’administration est convoqué illico presto. Objectif, négocier l’adhésion des douze membres dudit conseil d’administration à la fusion création, par ailleurs déjà signé le 5 avril. Cette rencontre se termine très mal. Des propos discourtois sont dans l’air. Il y a de la peine à croire qu’on est dans le premier patronat camerounais. Cette rencontre ayant été très mouvementée et le but ayant échoué, un autre rendez-vous est pris pour le 30 mai. Au forceps, le conseil d’administration valide la fusion. Des membres et non des moindres trouvent qu’il y a entorse dans le processus. Pour son attachement à l’éthique, Jacques Jonathan Nyemb est qualifié de « traitre. »
Le débat se répand loin du Gicam. Qui choisit d’abord la directrice exécutive Aline Mbono pour expliquer à l’opinion sur les antennes de Canal 2 International la portée de la fusion. Après elle, c’est Perrial Jean Nyodog, qui est mis en mission pour défendre le projet des présidents Tawamba et Protais Ayangma. Suivra Mireille Fomekong. Tous trois jouent le rôle qu’aurait dû jouer Jacques Jonathan Nyemb, jusque-là porte-parole du président Tawamba.
Refondation du patronat
Depuis cette mésentente sur la fusion-création, Jacques Jonathan Nyemb est très engagé dans une série d’ateliers d’échanges, de réflexions, de contributions. A Yaoundé, Bana (Ouest Cameroun) ou encore à Ngaoundéré, universitaires de renom et autres respectables acteurs économiques émettent des idées pour aider le Cameroun à avoir un patronat plus que fort, plus globalisant. Un patronat qui sera totalement différent de celui actuel. « La refondation va au-delà de la fusion », se convainc-t-on. Ce cycle d’ateliers – relayé dans les journaux- n’est pas encore à son terme et intéresse non seulement les TPE, PME, PMI etc. mais également un nombre conséquent de grandes entreprises. Au Gicam, cela est perçu comme une menace. Qui peut changer la donne du vote en décembre prochain où 60 % de PME constituent le premier patronat camerounais, né le 12 juin 157 et qui n’a pas encore eu à sa tête une femme ou un jeune trentenaire parmi les quinze présidents qui l’ont déjà dirigé.
Albright Fandono
