CHINA MALL choisit une zone stratégique à Douala, capitale économique du Cameroun. La grande surface est sur le point de part à Ndokoti, notamment dans les bâtiments qui abritaient le Complexe chimique camerounais (CCC), une entreprise jadis fleuron de l’industrie savonnière du Cameroun, aujourd’hui complètement à l’arrêt.
Si, contrairement à ses vrais concurrents immédiats (Douala Grand Mall et BAO) deux grandes surfaces situées à presque deux kilomètres pour la première et moins d’un kilomètre pour la seconde, CHINA MALL a l’avantage d’être à 200 mètres du grand carrefour Ndokoti – centre très important dans la capitale économique- toutes les cartes de l’entreprise chinoise ne sont pas encore vertes.
La boite a certes réalisé un exploit en sortant des dettes qui l’étranglaient. Une lourde ardoise de 5,5 milliards de FCFA alors dus à la Commercial Bank of Cameroon, 1.362.150.000 FCFA à la Caisse nationale de prévoyance sociale, 474.000.000 de FCFA, à la Société de recouvrement, 588.949.500 FCFA à l’ex- Banque méridien Biao Cameroun, et 378.857.038 FCFA à la Bicec. Cette tempête est passée. Mais le top management se demande encore par comment leur structure s’y était retrouvée.
Depuis peu donc, une autre bourrasque secoue CCC. Sa sous-location à ce groupe d’investisseurs chinois qui reste encore obscur. À la manette de cette opération floue, le PDG Mohamadou Bayero Fadil en personne. Qui, de bonnes sources, a littéralement écarté le conseil d’administration, ainsi que toute sa fratrie. L’on piaffe. Les statuts de la maison sont piétinés. Ce qui étouffe en plus de colère des voix fortes de la maison, c’est la non-tenue depuis 10 ans du conseil d’administration. La Caisse nationale de prévoyance sociale (CNPS), actionnaire à 6 %, n’y voit que du feu. Tout comme les autres entités sociétaires ou des organes de gestion de l’entreprise, à l’instar du conseil d’administration, l’assemblée générale, la famille.
Des employés pointent du doigt la confiscation de l’entreprise entre les mains d’un seul acteur : Mohamadou Bayero Fadil. Et dans leur tête, une pluie de questions. Que cache réellement le contrat de sous-location entre le président du conseil d’administration et des investisseurs chinois? Bien familial indivis, CCC serait-il devenu la propriété exclusive de Mohamadou Bayero Fadil ? En attendant, CHINA MALL devra rénover son local.
Aloys Onana