Le 7 mars 2023, la députée Wouri Est Elise Pokossy Doumbe a reçu un prix du Consortium des éditeurs de presse du Cameroun (CEPC). Une reconnaissance qui a trait aux efforts de l’élue du peuple pour la parité et de l’autonomisation de la femme. Occasion pour la femme politique de préciser le rôle que doit jouer l’agent féminine en ces temps où l’import substitution est au cœur de la grande boussole économique du Cameroun.
Vous avez reçu un prix du Consortium des éditeurs de presse du Cameroun (CEPC) en date du 7 mars 2023. Qu’est- que cela vous suscite comme réaction ?
Je suis honorée. Un prix fait toujours plaisir et j’avoue aussi que j’étais un peu étonnée quand on m’a annoncé ce prix parce que c’est des personnes que je ne connais pas, je me demandais bien d’où ça venait. Je me suis rendu compte que finalement tout ce que je fais est suivi. Je voudrais remercier les journalistes qui m’ont cooptée si je puis le dire ainsi et qui ont bien voulu reconnaitre le travail que je fais sur le terrain dans cette circonscription si grande car Wouri Est c’est Douala 5e, Douala 3e, c’est l’un des plus grandes circonscriptions du Cameroun. Par ailleurs c’est une circonscription qui attise les appétits. Je le dis souvent, tous les partis d’opposition viennent faire leur expérience à Douala 5e. Tout le monde veut prendre Douala 5e, je ne comprends pas pourquoi ils pensent que c’est une terre à prendre. Je voudrais que les populations sachent que nous sommes avec elles, nous avons toujours été avec elles et que cela va continuer. Ce prix m’interpelle donc vraiment et m’indique qu’il faut continuer, je suis très honorée de recevoir ce prix.
Qui arrive au moment où l’on célèbre une fête internationale consacrée à la femme. Quel message aux femmes qui doutent d’elles-mêmes, qui doutent encore de l’entrepreneuriat féminin et qui pensent que, sans l’homme, elles sont mal parties ?
D’abord ce n’est pas une fête, c’est une journée de la femme pour ses droits, pour lutter pour ses droits, où la femme revendique ses droits, où elle doit marquer un temps d’arrêt pour penser à elle, pour réfléchir sur son devenir, sur sa vie. Mais quand vous dites que la femme que sans l’homme elle n’est rien, on a besoin d’un homme. Vous savez, il y a deux pôles de l’humanité : l’homme et la femme et inversement, donc il n’y a pas de combats entre l’homme et la femme. Il se trouve qu’il y a une société composée d’hommes et de femmes. La femme a ses spécificités, il n’y aucune femme qui pense que sans l’homme, elle n’existe pas. Ce que vous oubliez de dire c’est qu’il y a aussi les hommes qui ne peuvent pas se passer des femmes. Donc en fait, l’homme et la femme se complètent. Il n’y a pas de message à envoyer, mais il y a un message d’humanité et d’humanisme pour dire qu’il y a l’homme et la femme qui composent l’humanité, ma foi, il faut en tenir compte.
Très souvent on évoque l’entrepreneuriat féminin qui connaitrait beaucoup de problèmes du fait que les femmes sont très souvent soit, chosifiées soit réduites à une seule perception qui a trait soit au mariage et ses conséquences, soit au passe-temps, ce qui les décourage. Que dire aux femmes entrepreneures ?
Actuellement nous ne pouvons plus dire que la femme se sent chosifiée, ce n’est pas vrai, je ne suis pas d’accord. Regardons-nous en face. La femme aujourd’hui a su se positionner d’une certaine manière dans la société. C’est vrai qu’il y a une immense majorité des femmes encore sui se cherchent que nous qui avons eu la chance d’avoir reçu l’éducation, d’avoir des rencontres, d’avoir pu saisir des opportunités pour arriver à un certain niveau et aider.
Mais l’entrepreneuriat est l’objectif de nous tous pour que la femme sorte de la précarité et qu’elle acquiert une certaine liberté. N’oubliez pas que nous sommes autonomes, nous sommes libres et l’autonomisation de la femme est bénéfique à la société. La femme doit devenir une actrice économique à part entière, elle doit créer des richesses au même titre que les hommes. Je pense qu’il faut qu’on arrête de parler de l’entrepreneuriat féminin et parler de l’entrepreneuriat tout court car il y a des femmes entrepreneures qui brassent des affaires, dont les affaires sont hautement prospères. Et lorsque nous parlons de l’import substituions, la femme est un espoir pour sortir le Cameroun de la dépendance extérieure. Il faut finalement prendre la femme comme une actrice économique à part entière.
Propos recueillis par Aloys Onana
