Les divers marqueteurs doivent passer retirer leurs bouteilles. La loi sur l’interchangeabilité des bouteilles de gaz pointée du doigt.
La colère de François Xavier Tembiwa n’est plus voilée. « Je ne vais manquer de dire que le gouvernement a échoué car, depuis 1972 où on fait un texte sur l’interchangeabilité, un texte qui a été reformé quelques années après, cette interchangeabilité n’a jamais été effective. Et ce ne sera jamais effectif, tant qu’on reste dans le système actuel, puis que l’on demande qu’un marqueteur aille faire un contrat avec un autre marqueteur pour pouvoir s’inter changer les bouteilles. Ceci n’est pas possible, car les différents marqueteurs ont des différentes capacités financières, avec des moyens différents, des marchés différents. Donc, accepter de s’inter changer des bouteilles est plus ou moins impossible », gronde le président directeur général de Aza Group, l’entreprise qui commercialise Afri gaz.
Cet acteur du marché gazier au Cameroun depuis 15 ans a expliqué à la presse le 20 août ce qui crée des appréhensions entre patrons marqueteurs. « Le texte demande qu’un marqueteur aille rencontrer un autre pour que leurs bouteilles se croisent. Soyons sérieux. Un marqueteur qui 100 mille bouteilles sur le marché et un autre qui en 10 mille, je ne vois pas où ils vont faire une convention pour inter changer. Il y a des malins qui vont arriver avec des machines d’enfutage, capables d’enfuter 10 000 bouteilles par jour, ils vont faire un contrat d’interchangeabilité avec vous, et du jour au lendemain, ils vendent leur gaz à travers vos emballages. Je crois que le gouvernement n’a qu’à saisir les opérateurs économiques que nous sommes, nous allons lui proposer une méthode propre pour inter changer les bouteilles. »
En attendant la réécriture du texte officiel sur l’interchangeabilité des bouteilles de gaz, sur le terrain, la confusion s’embrase au fur et à mesure que certaines zones en crise sécuritaire sont mises entre parenthèse par certains marqueteurs. « La structure nationale veut que, dans certaines zones reculées, on ne trouve pas certains produits. Et quand on affecte un fonctionnaire qui part par exemple de Yaoundé pour Ngaoudal, il y va avec sa bouteille Afri gaz par exemple, une fois là-bas, s’il ne la trouve pas, il sera obligé de faire tout ce qu’il faut pour changer sa bouteille contre une autre. C’est la raison pour laquelle nous nous retrouvons avec ce stock de bouteilles à gaz. Pare ce que nos employés des localités diverses et très particulièrement au Nord-Ouest et Sud-Ouest ont rejeté les produits qui n’étaient pas disponibles. Et certains de nos employés, malveillants peut-être, ont pris sur eux, de faire ces échanges en contrepartie d’un peu d’argent », reconnait le PDG de Aza Group.
Du coup, le coût du transfert de ces bouteilles de leur zone de collecte pour la base de Aza Group est estimé à 60 millions de FCFA, car il s’agit de à 3 100 bouteilles appartenant à d’autres marqueteurs. « Il faut que les autres marqueteurs débarrassent leurs bouteilles. Elles sont entreposées au sein de l’entreprise, et ça fait l’objet des vols. Nous-mêmes en termes de bouteilles rebus en avons 16 000 que nous n’avons pas encore reformé. Nous avons un stock importé de presque 70 000 bouteilles pour les 12 kilogrammes, en bouteilles fabriques nous sommes à peu près 30 000. Donc sur le site de Bonabéri et dans d’autres, nous 120 000 emballages à mettre sur le marché. Il y a des gens qui ont voulu que nous les revendions dans le marché noir, cela ne rentre pas dans notre business. J’ai 100 milles bonnes bouteilles à vendre normalement, je n’ai pas intérêt à commercialiser dans le noir les bouteilles de quelqu’un d’autre », indique François Xavier Tembiwa. Un message aux clients. « Nous n’inter changeons pas nous bouteilles, tant que le texte public reste exactement comme il est. »
Aloys Onana