Celle-ci, contrairement à l’ancienne, est plus précise et donne des informations très crédibles à plus de 1800 mètres sous la terre
Le Pr. Anatoly Ryzhkov de la Rudn university – qu’on appelle également l’université russe de l’amitié des peuples, a inventé une nouvelle technologie pour forer plus efficacement le pétrole. Dans le détail, il s’agit d’une méthode qui se démarque de l’ancienne. « Avant de mettre sur pied la nouvelle invention, il faut expliquer comment fonctionne l’ancienne », débute cet universitaire. Selon lui, les entreprisses qui forent le pétrole on shore ou offshore utilisent les méthodes sismiques qui leur permettent de détecter l’espace regorgeant du pétrole.
Cette méthode réussit parfois. Le hasard se mêle du business également. On fore donc d’abord même sur 1000 mètres sous terre avant de bien juger de la densité du pétrole, du gaz etc. qui se trouverait sous le sol. « Cette méthode coûte excessivement cher, c’est des centaines de millions de dollars qu’on peut facilement perdre s’il s’avère qu’il n’y a rien de bon ou alors, la quantité du gaz ou du pétrole est négligeable. Or le choc pétrolier de 2014 ne tolère plus qu’on se permette certains écarts de dépenses. Il faut devenir plus exigeant, plus rigoureux sur cette question de recherche de pétrole et de financements du forage », explique le Pr. Anatoly Ryzhkov.
La nouvelle technologie que vient proposer la Russie a de nombreuses spécificités. Avec elle, point besoin de creuser par hasard. Tel un microscope et avec une précision chirurgicale, l’appareil donne une vue hyper parfaite de tout ce qui se trouve sous la terre sur une profondeur de 1800 mètres. Montagnes (peu importe la nature), zones marécageuses, mer, tout endroit imaginable, le scanning donne de voir la quantité des minerais en dessous de la terre. Pétrole, gaz, or, diamant, rien ne peut lui échapper. Toutes les quantités sont données jusqu’aux moindres détails sur une large surface de plus de 800m².
L’exactitude est telle que de nombreux usages ont été faits en Russie, en Inde, aux USA, en Chine etc. « La nouvelle technologie que nous avons-nous permet de réhabiliter d’anciens puis de pétrole. Il est arrivé que nous arrivions sur un ancien puits de pétrole qui avait été abandonné parce que l’on était sûr que le pétrole y était épuisé. Quand nous arrivons, nous trouvons que juste 40 % du pétrole a été extrait et 60% reste intacts. Avec notre invention, nous pouvons exploiter un ancien puits de manière plus rentable et totalement. »
Avec l’ancienne technologie, la norme veut que si l’on trouve du pétrole onshore, en l’occurrence sur une très large surface, que l’on creuse de nombreux puits. Avec la nouvelle méthode, une sonde est envoyée sous terre, elle localise la zone pétrolière, gazière etc. et peut s’étendre sur une grande distance en largeur comme en profondeur et absorber tout ce que les chercheurs ont aperçu sur leur écran de recherche.
Un seul puits suffit donc et non plus une multitude. Une innovation qui a attiré la patronne de Multi services et matériels industriels (MSMI), Audrey Chicot, qui a donc conduit une délégation d’enseignants de la Rudn University au Cameroun du 25 au 2 septembre. Objectif, que les entreprises camerounaises des mines et hydrocarbures adoptent cette nouvelle donne. « Avant que les Russes que nous avons invités ne viennent, cela faisait 30 ans qu’aucun expert russe n’était arrivé au Cameroun. La Russie est arrivée. Nous avons vu ce que les autres nous ont fait. Laissons la chance à la Russie. Ils ont beaucoup de choses à faire chez eux, ils ne sont pas prêts à s’exiler. Ils envoient des experts de façon ponctuelle, ils forment la masse camerounaise pour prendre le relais », déclare Audrey Chicot.
Roger Messasa
