C’est une entreprise de distribution des produits pétroliers qui s’est lourdement imposée dans la mémoire collective. Pourtant à son entame en 1999, rien n’est gagné d’avance. Le terrain de la distribution des produits pétroliers alors magistralement occupé par un cercle très fermé de ténors internationaux. Tradex S.A se lance, en mode escalier, du bas vers le haut.
Les pères fondateurs de l’entreprise mettent 500 millions de FCFA sur la table. Il s’agit là du capital social. Le rêve est grand. Mais, l’œuvre débute à minima. L’effectif du départ, juste 6 employés. Tradex se lance dans le négoce de produits pétroliers. Son spectre couvre la Centrafrique, le Tchad et la partie septentrionale de la République du Congo. Deux années plus tard, la société opte pour une stratégie de diversification progressive de ses activités et lance le soutage maritime.
Cette nouvelle activité permet à l’entreprise d’opérer directement dans tous les ports en République du Cameroun, mais également en haute mer où elle assure l’avitaillement des plateformes pétrolières, de tankers et autres chalutiers, en hydrocarbures de soutes. Parallèlement, son activité sur le territoire tchadien prend une envergure, telle que la société ressent le besoin de se rapprocher de ses clients.
La société obtient l’agrément qui lui ouvre les portes de la profession de marketer en 2004. Le top management bouillonne d’idées novatrices, s’interdit le sommeil pour répondre au maximum des besoins de sa clientèle, d’où les ramifications au Tchad, au Nord de la République du Congo, en Centrafrique, et au Cameroun.
En 20 ans de présence dans la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (Cemac), l’entreprise se porte très bien. A en juger par les performances par entité. Ainsi en 2018, la branche du Cameroun a réalisé un chiffre d’affaires (CA) de 271, 7 milliards de FCFA, en 2019, le tableau affiche 291,3 milliards de FCFA. La variation ici est de +7,21%.
Tout à côté, Tradex Centrafrique a réalisé un CA de 30,4 milliards de FCFA en 2018, l’année suivante 2019 quant à elle a permis à la boite d’enregistrer un CA de 31,9 milliards de FCFA, une variation de + 4,9%. L’entité du Tchad, elle, en 2018 a réalisé un CA de 3,5 milliards de FCFA, et l’année suivante, le curseur s’est arrêté à 10 milliards de FCFA.
Au sujet de l’impôt sur les sociétés, l’entité du Cameroun a payé 4,642 milliards de FCFA en 2018 et 3,714 milliards de FCFA en 2019. « 20 ans après sa création, Tradex a réussi son passage du trading à la distribution. Elle a créé des milliers d’emplois occupés par de jeunes africains. Elle accompagne l’économie de ses différents pays d’accueil par l’approvisionnement régulier en produits pétroliers et le versement au trésor public au titre d’impôts et prélèvements divers, de substantiels revenus. Tradex est un partenaire du développement, un acteur majeur dans les maillons essentiels du secteur pétrolier africain », salue Simon Paley, le directeur général. Qui ne manque pas de souligner qu’entre 1999 et 2019, les effectifs de l’entreprise dont il tient les rênes sont passés de 06 à 138 salariés hors stations-service.
Avec ses 22,4% de part de marché cumulé de toutes ses activités au Cameroun, 32,1% de part de marché consommateurs et industriels et ses 14,2 % du marché de gaz domestique au Cameroun, l’entreprise est loin de diminuer son dynamisme. « En 2019, Tradex compte une centaine de stations-service, réparties entre la République Centrafricaine, le Cameroun et le Tchad. Nous avons identifié des attentes fortes en termes de disponibilité. L’autre axe de notre stratégie sera de densifier notre réseau de grossistes et de revendeurs de bouteilles de gaz Tradex », apprend-on du rapport annuel 2019 de cette entreprise qui, cette année-là, a eu recours au service de 151 stagiaires et 22 consultants et qui parallèlement cette année-là, a écoulé sur le marché intérieur, 60 008,5 m³ de carburants et 61 276 tonnes métriques de GPL (gaz de pétrole liquéfié).
Aloys Onana