Amina Abah Gerba n’a pas oublié ses origines ou renié ses ancêtres. « Je suis native du Cameroun, de Bafia, fille d’une famille de 19 enfants », confie-t-elle. Dans cette longue et fournie fratrie, c’est l’unique fille à avoir été à l’école dans sa famille. L’école va donc lui ouvrir les portes de la vie. Ce qui va la conduire au Canada en 1986.
Là, elle étudie à l’école de gestion de l’Icam, où elle obtient un baccalauréat en gestion touristique, elle termine en 1992 un MBA en marketing et commence à travailler pour une firme de consulting. Le job, se souvient-elle, consistait à aller à la recherche des marchés à l’étranger. « Moi j’étais directrice du projet pour l’Afrique. C’est comme ça que naît le besoin d’aider les entreprises à aller en Afrique. Je me suis rendu compte que ces entreprises ne connaissaient pas l’Afrique, c’est comme ça que j’ai décidé d’aller à mon compte. »
Ce qui se fait à travers des contacts déjà disponibles. Mais pour attirer plus de créateurs de richesse, Amina Gerba crée Afrique Expansion, la firme de conseil, de communication et de développement de marchés. La mission de cette structure, donner aux entreprises l’opportunité d’aller faire du business sur le continent noir. « Afrique Expansion a 20 ans et après 20 ans de travail, j’ai eu en 2014, l’honneur de recevoir la nomination du Premier ministre du Québec comme Chevalière de l’ordre national du Québec. J’ai eu d’autres récompenses comme le prix de reconnaissance de l’Ucam. »
Elle entreprend beaucoup. Et son magazine Afrique Expansion (qui, un temps, a eu de nombreuses signatures très respectées à l’instar de Parfait N. Siki, Jean Mathias Koémeko, Marc Omboui entre autres) s’est imposé dans le cœur des férus lecteurs de la presse économique. Du coup, « j’ai eu le prix entrepreneur de l’année Repaf, j’ai été finaliste deux fois du prix femme d’affaires du Québec et en 2015, Media Mosaïque m’a nommé dans le top 20 de la diversité du Québec ».
Amina Gerba, née en 1961, fait partie des cinq nouveaux sénateurs nommés le 29 juillet 2021 par Justin Trudeau (Premier ministre du Québec) « afin de combler des sièges vacants à travers le Canada », indique le bureau du Premier ministre Justin Trudeau dans un communiqué. « Tous les nouveaux sénateurs ont été recommandés par le Comité consultatif indépendant sur les nominations au Sénat et choisis selon un processus fondé sur le mérite et ouvert à tous les Canadiens. Ce processus vise à assurer que les sénateurs sont indépendants, qu’ils reflètent la diversité canadienne et qu’ils sont en mesure de se pencher sur les nombreux défis et toutes les opportunités qui se présentent au pays », selon la même source.
Reine Kouna