Le pays s’appuie pour cela sur des partenaires internationaux pour doper sa production du crustacé qu’il exporte le plus.
La crevette joue un rôle clé dans la marche de la compétitivité de l’économie du Cameroun. En effet, de données officielles, ce crustacé représente le principal produit d’exportation maritime du pays, avec une production annuelle d’environ 10 200 tonnes, dont 4 200 tonnes proviennent de la pêche industrielle et plus de 6 000 tonnes de la pêche artisanale.
Aussi, la chaîne de valeur de la crevette, confie l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’Agriculture (FAO), génère des revenus significatifs, dépassant 58 millions USD [plus 36 milliards de FCFA Ndlr], et emploie environ 11 700 personnes, principalement des jeunes. « Il est donc impératif d’assurer une gestion efficace des stocks et l’organisation des acteurs de cette chaine de valeur pour garantir la durabilité sociale, économique et environnementale et préserver la biodiversité marine », conseille la FAO, qui le 21 novembre à Kribi, a saisi l’occasion de la première édition de la Journée mondiale de la Pêche couplée à la journée promotionnelle de la crevette.
Pour le cas du Cameroun où la crevette est très importante, la situation de ce crustacé mérite d’être examinée, relève Pierre Nolasque Meke Soung, Directeur général de la Société camerounaise de crevetticulture (SCCAM), qui annonce une augmentation de la production nationale, qui est passée de 4 000 tonnes en 2021 à plus de 10 000 tonnes actuellement.
Il faut donc faire attention, étant donné que le business accroche. Il peut bien retomber, du fait de la surpêche, la pollution, le changement climatique et la perte de biodiversité. D’où l’appui des puissances étrangères à travers un programme spécifique. « FISH4ACP est une initiative de l’Organisation des États d’Afrique, de Caraïbes et du Pacifique (OEACP) axée sur la durabilité des chaînes de valeur de la pêche et de l’aquaculture. Mise en œuvre par la FAO et financée par l’Union Européenne et le ministère fédéral allemand pour la Coopération économique et du Développement. Au Cameroun, le projet se concentre sur la pêcherie crevettière, avec cinq espèces de crevettes exploitées par la pêche industrielle et artisanale. L’objectif étant d’optimiser les retombées économiques tout en préservant l’habitat naturel et la faune marine », explique la FAO.
Pour tous les bailleurs de fonds en vue de la réussite de l’industrie crevettière au Cameroun, les acteurs du secteur sont encouragés à collaborer pour assurer la production durable de cette chaîne de valeur, ce qui doit se faire via la participation aux débats et activités diverses liées à la crevette au Cameroun car, observe Nouhou Bello, préfet de l’Océan, « l’aquaculture est non seulement essentielle pour notre sécurité alimentaire, mais elle représente également un levier économique majeur pour notre nation. »
Le gouvernement camerounais, en partenariat avec la FAO et d’autres organismes internationaux, réaffirme son engagement à soutenir le secteur, à travers des initiatives de formation et de modernisation des techniques de pêche. Un accent particulier a été et sera mis sur l’inclusion des femmes, qui représentent environ 40 % des travailleurs dans le secteur artisanal mais font face à des obstacles d’accès aux ressources et au financement.
La modernisation de la pêche de la crevette au Cameroun bénéficie de l’appui l’UE, le Secrétariat de l’OACPS, la DG INTPAR, ainsi que le ministère fédéral allemand de la Coopération économique et du Développement (BMZ), qui co-financent ce programme et ont facilité le déplacement à Kribi. La première édition de la Journée mondiale de la Pêche couplée à la journée promotionnelle de la crevette avait pour thème central « Acteurs et parties prenantes de la pêche face aux défis de la gestion durable des pêches. »
EDC