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Industrie métallurgique: déçu par les performances de Prometal, Paul Biya compte désormais sur Cameroun Steel pour  transformer 15 % du fer local et réduire les coûts de l’acier au Cameroun

by EDC
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La pose de la première pierre de Cameroun Steel pourrait avoir lieu en fin juin 2023.

Paul Biya, le chef de l’Etat du Cameroun, ne veut du tout voir des importations de fer à Béton dans son pays. D’où la note de Fongod Edwin Nuvaga, le directeur général des douanes (DGD) à ses collaborateurs le 3 avril 2023. « Sur très haute instruction de monsieur le président de la République, les opérations d’importation du fer à béton restent interdites jusqu’à nouvel ordre. »

Cette note, de l’avis des voix autorisées du domaine a un but bien précis. Donner autant de puissance que possible à Cameroun Steel, maximiser l’offre en fer de béton et redistribuer les cartes dans un secteur de fer à béton où le champion national jusque-là Prometal, a littéralement étalé ses limites, pendant que le marché camerounais lui, est devenu insatiable en fer de béton. Les espoirs de Paul Biya reposent donc désormais sur Cameroun Steel.

Pour mieux le comprendre, place aux multiples avantages et autres facilités accordés à Prometal.   Fondée en 2008, Prometal avait pour ambition de permettre la transformation de 15%  du fer issu de la mine de Mbalam, soit 2,25 millions de tonnes, en acier. Sur la base de cette ambition, la firme a obtenu en 2010 une convention de partenariat dotée d’un cahier des charges particulièrement avantageux, d’un point de vue fiscal et douanier, afin de lui permettre de mobiliser les fonds requis à la construction d’une aciérie d’une telle capacité.

 C’est ainsi que, de 2010 à 2019, Prometal va bénéficier de plus de 155 milliards de FCFA d’exonérations, ce qui, souligne-t-on à Etoudi, représente plus de 4 fois l’impôt total payé par la société, sur la même période, et plus de 160 % de la valeur des investissements globaux déclarés comme ayant été effectués.

Tandis que les concurrents de Prometal ont essentiellement dû se soumettre à une valeur mercuriale particulièrement élevée en ce qui concerne l’importation de certains des intrants métallurgiques, telles que les billettes, la société a quant à elle bénéficié de l’usage de la valeur transactionnelle, couronnant l’arsenal fiscal et douanier supportant son modèle économique. «  Il convient de noter que les billettes en question sont un demi-produit, autrement dit un produit semi-fini. L’engagement de transformation du minerai de fer en acier, passant donc par la transformation de ce dernier en billette, raison même de la mise en place du cahier des charges de Prometal il y a 12 ans de cela, n’est jusqu’à aujourd’hui pas respecté », souffle une voix au fait du dossier.

C’est donc sur des intrants prenant la forme de produits semi-finis (dont la valeur ajoutée, liée à la transformation, a déjà été capturée par un autre État) que Prometal bénéficie d’exonérations douanières, alors même que ces dernières devraient uniquement concerner, en phase d’exploitation, des intrants constitués de produits bruts.  Malgré cette situation avantageuse qui a permis à la société d’engranger un chiffre d’affaires de plus de 400 milliards de FCFA durant sa première décennie d’exercice, lors du revirement à la hausse du marché de l’acier à l’international il y a quelques mois de cela, Prometal a requis de l’État une réévaluation des tarifs appliqués.

C’est ainsi que, depuis fin 2021, l’on assiste à une croissance drastique du prix de produits essentiels tels que le fer à béton avec un passage du fer. Dans le détail, il ressort que le fer de 6 de 1200 FCFA est passé de 1750 FCFA (+46%). Celui de 8 jadis pris à 2700 FCFA à 3200 FCFA (+19%), tandis que la barre du fer de 10 qui s’arrachait à 3800 FCFA nécessite désormais 4500 FCFA (+18%). Le fer de 12 n’est pas en reste. De 4500 avant 2021, il faut désormais débourser 6500 FCFA (+44%), pour l’obtenir.

Avec plus de 74% de parts de marchés, Prometal, logé dans un monopole doucet  incontesté, « dicte les hausses susmentionnées, malheureusement au prix du ralentissement industriel de la Nation, de la régression de sa compétitivité, et surtout de la diminution de la capacité d’accès au logement des ménages de la République du Cameroun », fait remarquer une source administrative.

Ainsi, confie des voix dignes d’intérêt, afin de préserver les intérêts supérieurs de l’État camerounais, Bestway Finance Ltd lutte afin de faciliter la transformation nationale de 3% du fer extrait de ses mines congolaises d’Avima, Badondo et Nabeba, permettant d’introduire 2 millions de tonnes d’acier en supplément sur le marché et donc, au Cameroun, de renforcer sa position d’exportateur net d’acier pour le plus grand bénéfice de la balance commerciale du pays.

Cette augmentation massive de la production locale de l’acier, accentuée par l’addition potentielle de la transformation de 15% du minerai de fer extrait de Mbalam, tout en offrant au Cameroun de pleinement bénéficier de la totalité de la chaîne de valeur relative à la transformation du fer en acier, permettra surtout, analyse une voix crédible, de réduire le coût de cet intrant stratégique. « La compétitivité économique nationale, l’industrialisation du pays et le secteur immobilier en seront les tous premiers bénéficiaires, ouvrant de fait notamment la voie de l’accès au logement à des centaines de milliers de ménages. »

 Dans l’hypothèse où Prometal, de par sa position monopolistique, préférerait privilégier le statu quo au partenariat avec cet ambitieux projet visant à l’amélioration du positionnement stratégique du Cameroun au sein du secteur de l’acier, Bestway  Finance est prêt à établir un partenariat avec d’autres champions nationaux, et à défaut, mondiaux, afin de faciliter l’avènement de Cameroon Steel. Cette entité, responsable de la transformation du fer des mines d’Avima, de Badondo et de Nabeba, ainsi que potentiellement de Mbalam, se verra logiquement octroyer, en exclusivité, un cahier des charges similaire à celui initialement accordé à Prometal, se projette un analyste au fait du dossier. La pose de la première pierre de Cameroun Steel pourrait avoir lieu en fin juin 2023.

Aloys Onana

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