Tous les projets de la Banque mondiale sont en retard au Cameroun
Le nouveau président de cette institution devra trouver des idées neuves pour changer la donne.
David Malpass a très souvent critiqué les lenteurs de l’institution dont il a pris les rênes le 5 avril. Sa nomination arrive au moment où les projets de la Banque mondiale (BM) piétinent car, pour un portefeuille de 1000 milliards de FCFA, 513 milliards de FCFA sont inopérants.
Dans le détail, le taux de décaissement cumulé se situe à 46,1%, tandis que celui de l’année fiscale 2016/2017 s’élève à 23%. Le solde des engagements non décaissés s’élève à environ 512,7 milliards de FCFA qu’il faudrait décaisser au cours des deux prochaines années, afin d’éviter que ces ressources ne tombent dans la forclusion. Et ces deux années correspondent à la durée restante avant la clôture des engagements en cours.
La BM a sur sa table quinze projets actifs au Cameroun. Huit se distinguent par un taux de décaissement de loin inférieur au taux de consommation des délais. C’est-à-dire que plus on s’achemine vers la fin prévue pour la réalisation des projets, moins les ressources sont utilisées. Ce qui induit généralement des prorogations des délais, accroît l’endettement et ne contribue pas à relever le taux de croissance économique du pays.
Pour mieux le comprendre, d’un montant de 58 milliards de FCFA, le projet d’investissement et de développement des marchés agricoles censé s’achever le 30 septembre 2019 connaît un décaissement de 60,8% pour une consommation des délais de 88,1%. Le projet de développement des centres d’excellence académique qui mobilise plus de 4,5 milliards de FCFA enregistre un taux de décaissement de 57,1% avec une consommation des délais de 81,6%, alors que la date butoir est fixée au 31 mars 2020. Le projet de transport multimodal supposé s’achever le 30 juin 2021 est à un taux d’exécution de 51,5% pour des délais consommés à hauteur de 67%. Avec un montant mobilisé d’environ 111 milliards de FCFA, le projet de développement du secteur des transports dont livraison est attendue le 30 juin 2022, connaît un taux de décaissement de 23,9% pour un taux de consommation des délais de 41,1%. Le projet de développement de l’élevage qui prend normalement fin le 31 janvier 2023, enregistre un taux de décaissement de 14,4% pour une consommation des délais de 37,2%. David Malpass devra tout faire pour que cette inertie diminue.
Emile E. Nkoa