Dans une étude du Fonds monétaire international (FMI), la faible vitesse moyenne observée sur des axes routiers à fort trafic est la conséquence du triste état.
Cette étude est née après de nombreuses observations du Forum économique mondial, qui se tient chaque année à Davos, en Suisse. Cet examen prend en compte de nombreux paramètres, mais s’appesantit sur un de manière spécifique : la vitesse moyenne utilisée par des automobilistes pour aller d’une grande ville à une autre. «La qualité des routes dépend de divers facteurs et est difficile à résumer dans une seule statistique. Nous développons une méthode informatiquement efficace pour évaluer la qualité des routes des pays en fonction de la vitesse moyenne harmonique entre les grandes villes. Nous soutenons que le score de vitesse moyenne [MS] reflète un facteur économique par excellence. Caractéristique de la qualité du réseau routier : la capacité de déplacer rapidement les personnes et les marchandises entre les villes. Le score MS couvre 162 pays dans le monde, à l’exception uniquement des petits pays et des archipels dotés de routes en courts réseaux. Nous montrons qu’il existe une relation forte et positive entre le score MS et le PIB par habitant et la densité routière », indiquent les experts du FMI dans ce rapport intitulé ‘’Qualité des routes et Score de vitesse moyen’’, un travail mené en 2022.
Au sujet de la méthodologie, le FMI confie que grâce à l’interface de programme d’application (API) de Google Maps, les coordonnées géographiques de chaque ville ont été récupérées, les distances analysées et le temps de trajet en voiture entre la plus grande ville et les autres grandes villes étudié. « Nous identifions une liste de grandes villes par pays en utilisant les données des Nations Unies sur la population urbaine. Nous complétons l’ensemble de données avec les villes pour garantir un minimum de trois villes par pays. À des fins de comparaison, nous incluons uniquement les villes éloignées de plus de 80 km (50 miles) de la plus grande ville (c’est-à-dire que la vitesse de déplacement entre les villes proches, et excluons les villes uniques (routes urbaines), les pays plus petits (par exemple le Luxembourg) et les archipels où les principales villes peuvent ne pas être reliées par la route (par exemple, Fidji, Maldives). Nous terminons avec un riche ensemble de données de 760 villes, 162 pays à travers le monde, avec un minimum de trois et un maximum de six villes par pays. »
Pour le cas du Cameroun, c’est Douala, la capitale économique du pays, qui est le point nodal. Le score de la vitesse moyenne a été observé entre Douala-Bafoussam (258 Km)/ Douala- Bamenda (321 km) et Douala-Garoua (1370 Km). La vitesse moyenne sur ces axes routiers est de 56 Km heure.
« Le score MS peut être utilisé comme instrument d’efficacité des investissements routiers et pour une analyse coûts-avantages des projets routiers. Le score MS fournit une variable instrumentale robuste pour la qualité des infrastructures routières : il affecte fortement la perception de la qualité de la route, il est peu probable qu’elle souffre des mêmes problèmes de mesure que les autres indicateurs de connectivité. D’autres applications et extensions incluent la quantification des différentes politiques de transport, classements sous-nationaux et régionaux, temps de trajet entre les grandes villes dans différentes pays, il est déterminant d’un investissement efficace dans les infrastructures et des études d’événements (par exemple, les effets des catastrophes naturelles », observent le FMI.
L’étude constate que sur un échantillon de plus de 160 pays, les vitesses moyennes varient entre 38 km/h (23,6 mph) et 107 km/h. (66,5 mph). Le score MS est fortement corrélé à l’indice d’accès rural de la Banque mondiale et à l’indice de qualité des routes du WEF (world economic forum). Les pays où l’on va très lentement sur des grands axes routiers sur le continent : le Rwanda, 51 MS (Kh/h), le Nigeria, 55 MS, le Burundi, 51 MS, la somalie, 58 MS, le Gabon, 60 MS, le Togo, le Burkina Faso, la République du Congo, le Tchad sont à 63 MS, la Côte d’Ivoire, 78 MS.
La qualité du réseau routier est régulièrement étudiée par le Forum économique mondial à travers ses Score de qualité des infrastructures routières (QRI), qui est utilisé comme indicateur de compétitivité entre les pays. QRI est basé sur les données d’une enquête menée auprès de chefs d’entreprise dans 144 pays. Il est demandé à ces créateurs de valeur ajoutée d’évaluer la qualité de routes sur une échelle de 1 (sous-développée) à 7 (étendue et efficace) selon les normes internationales.
Aloys Onana