Révélation faite à Douala le 10 février lors du Forum de l’Investissement Privé dans l’Agriculture et l’Élevage au Cameroun.
C’est en janvier 2023 que le Groupement inter patronal du Cameroun (Gicam), Medef International et l’Alliance pour l’agriculture, l’élevage l’aquaculture en Afrique ont lancé un appel à manifestation. Le but était de sélectionner 20 projets dans les domaines précis notamment la production de vitro plants de banane et de pomme de terre, les productions agricoles diverses (soja, maïs, manioc, banane plantain, sorgho), avec la possibilité d’exploiter les réserves foncières déjà constituées par le gouvernement, la production et la transformation laitière, la pêche industrielle, l’aquaculture commerciale, l’élevage de parenteaux en aviculture, la commercialisation de la viande bovine.
L’opération « consistait à identifier une vingtaine de projets de tailles moyennes, d’un coût compris entre 350 millions et 3,5 milliards FCFA d’investissement, de les évaluer, d’en confirmer la faisabilité pour aller jusqu’à la solution de financement », explique Aline Valérie Mbono, directrice exécutive du Gicam. Au terme dudit appel, les résultats dévoilés à Douala le 10 février 2023 témoignent de l’immense intérêt porté à la terre et ses adjuvants. Près de 662 dossiers ont été réceptionnés dans l’ensemble. 496 dossiers relèvent typiquement des cinq secteurs prioritaires que le Gicam avait en ligne de mire.
De l’avis des experts proches dudit dossier, la filière bovine est la moins sollicitée par des porteurs de projets. Dans le détail, l’aviculture a reçu 99 dossiers, banane plantain et pomme de terre 81 dossiers, pêche industrielle et aquaculture commerciale75 dossiers, industrialisation de la filière bovine 38 dossiers, autres grandes productions agricoles 203 dossiers. « Près de 662 dossiers ont été enregistrés et 138 présélectionnés sur la base des critères relatifs à la taille des projets et l’état de maturité de ceux-ci », souligne le premier patronat du Cameroun.
Qui ajoute que la priorité a été accordée aux projets d’extension ou alors les projets dont le processus de démarrage était déjà enclenché. La maturité desdits projets a été examinée. En fin de compte, l’on sait que dans le lot des projets présélectionnés, 22 % sont en cours de lancement, 15 % sont encore au stade de l’idée, 15 % ont leur étude de faisabilité disponible et 48 % sont déjà opérationnels et veulent l’extension. « La majorité des projets porte sur la production à grande échelle, suivi de la commercialisation et de la transformation. Les projets relevant de la production d’intrants représentent 17% pour l’agriculture et 41% dans l’élevage », indique le Gicam.
Les présélections des entreprises qui pourraient se faire accompagner ressortent 28 % des structures issues du Centre, 20 % du Littoral, 3 % du Nord, 16 % de l’Ouest ; 11 % de l’Est, 10 % de l’Adamaoua, 4 % du Sud et un taux identique issus du Nord-ouest. « Le financement, l’équipement, l’accès aux intrants sont les principales thématiques qui résument les besoins exprimés. L’accès à la subvention, des difficultés à bénéficier des exonération douanières et fiscales ou des agréments sont des blocages majeurs », pointe le patronat camerounais.
Une idée sur les faiblesses des entreprises présélectionnées présente des ressources financières insuffisantes, des difficultés d’accès au matériel, la pression fiscales, la maitrise technique insuffisante, les ressources foncières indisponibles, des difficultés d’accès aux matières premières entre autres. « Les projets présélectionnés déclarent un minimum d’atouts qui seraient faciles à capitaliser pour le développement de leurs initiatives. Ils sont ainsi plus de 80 % à disposer d’un site, d’une expérience avérée ou d’un marché déjà ciblé », rassure le Gicam.
Aloys Onana