Avec une forte population estimée à un million dans la capitale économique, les ressortissants du grand Nord veulent être vus partout où des décisions importantes se prennent pour la marche de Douala.
La population du grand Nord est très active dans de nombreux segments de l’économie camerounaise. Selon Justin Kaitoing, intellectuel originaire du septentrion, c’est depuis le 18e siècle que ces populations établissent un pont économique entre leur aire géographique et Douala. Au début ce n’était la vente des bœufs. De nos jours, cela passe par la livraison des oignons, du maïs, du soja, sorgho entres, sans oublier la disponibilité pérenne de la viande de bœuf. C’est donc une communauté dont l’apport économique n’est plus à démontrer.
Ce qui la pousse à demander plus. Car à Douala, l’on compte, comme originaire du grand Nord, 22 conseillers municipaux, 3 grands conseillers, le même nombre d’adjoints au maire de Douala 4e, un conseiller régional, un sénateur suppléant, deux membres du comité central du RDPC (parti au pouvoir). Tout comme l’on pointe que l’élection sénatoriale du 12 mars 2023 donnera 4 sénateurs élus, aucun n’est du Nord, Douala compte 8 députés, aucun n’est du Nord.
Ces observations permettent ainsi à la communauté du grand Nord d’interpeller Roger Mbassa Ndine, le super maire de la capitale économique, qui est allé à la rencontre de cette communauté le 18 mars 2023. Des demandes, pour une intégration nationale ne manquent pas.
Cette communauté attend l’accompagnement des opérateurs économiques dans la gestion des infrastructures commerciales appartenant à la mairie de la ville, la mise à disposition d’un espace dédié à l’organisation d’une foire à bétail et la construction d’un marché pour les produits du grand Nord. « Nous demandons également au maire de la ville d’apporter dans la mesure du possible une attention particulière aux dossiers des nôtres en instance dans son cabinet. Sur le plan professionnel, nous sollicitons, pour nos jeunes hommes et femmes en quête d’emploi en qualité d’agent, cadre afin d’assurer la représentation des ressortissants du septentrion dans la gestion de la communauté urbaine de Douala. L’octroi des stages professionnels, académiques, des bourses d’étude aux élèves, étudiants issus de l’ensemble du grand Nord. Le recrutement des nôtres dans les effectifs de la police municipale », plaide cette communauté.
L’accompagnement de la CUD dans la réalisation des infrastructures sociales, culturelles et religieuses, l’octroi d’espaces dédiés pour la promotion des différentes cultures du grand Nord, l’appui attendu de la CUD pour les travaux de réhabilitation en cours au cimetière du Bois des singes, l’octroi des parcelles de terrain pour les habitants du grand Nord dans les nouveaux quartiers sont brandis. Aussi, souhaitent-ils avoir des grands conseillers dans les comités de suivi des projets initiés par la CUD ainsi qu’avoir de la place dans la gestion de la cité afin d’être informés des projets de la mairie de la ville. L’accompagnement ou l’appui aux ressortissants du grand Nord pour la gestion d’une mairie d’arrondissement comme cela fut le cas dans le passé : « Nous fondons l’espoir que nos doléances ainsi présentées trouveront un écho favorable auprès de votre haute personnalité pour un vivre ensemble harmonieux », soulignent les nordistes de Douala.
Des demandes que le maire de la ville reconnait, même si les solutions seront apportées de manière progressive. « Je viens avec un message, une volonté de vivre dans la paix et la prospérité », a-t-il souligné, et de confier. « Si Douala va bien, il est normal que toutes nos communautés aillent aussi bien. C’est donc un message de paix et de vivre ensemble. »
Aloys Onana