Cette infrastructure ouvrira un important corridor d’échanges économiques entre les deux pays en mettant en valeur leurs énormes potentialités.
Pour faciliter et promouvoir les échanges commerciaux, le Cameroun et la Guinée équatoriale ont eu une idée. Construire un pont sur le fleuve Ntem sur la route transnationale Kribi-Campo-Bata. Pour donner une nouvelle impulsion à ce projet, les parties sont se retrouvées le 1er février à Douala à l’effet de convenir du choix du site d’implantation et définir d’un commun accord toutes les caractéristiques de cette infrastructure.
D’après le communiqué final lu devant la presse, le type de pont à jeter entre les deux pays sera en béton précontraint construit par encorbellements successifs comme solution de base, et un pont à structure mixte acier béton en solution variante. Concernant le choix du site d’implantation, les ministres représentants les gouvernements du Cameroun et de la Guinée Equatoriale n’ont pu trouver un terrain d’entente. C’est pourquoi les discussions ont convergé vers une variante consensuelle qui sera développée dans la suite du projet et le choix définitif de la variante arrêté au plus tard le 15 mars 2019.
En effet, le tracé retenu par le Cameroun est la variante 2 (située à 450m de l’embouchure) alors que le tracé retenu par la Guinée Equatoriale est la variante 1 c’est-à-dire celle située à 250m de l’embouchure. Ses avantages ont été présentés par la délégation de la Guinée Equatoriale qui a précisé que la variante 2 est incompatible avec le plan de développement de la ville de Rio Campo.
Le projet de construction d’un pont sur le fleuve Ntem sur la route transnationale Kribi-Campo-Bata est mené avec le concours de la Communauté économique des Etats de l’Afrique Centrale (CEEAC) et la Banque africaine de développement (BAD). Il laisse déjà entrevoir de nombreuses retombées économiques. « Cette infrastructure ouvrira un important corridor d’échanges économiques mutuellement bénéfiques qui permettra à nos deux pays, de mettre en valeur les potentialités énormes qu’ils regorgent », déclare Paul Tasong, ministre délégué auprès du ministre de l’Economie, de la planification et de l’aménagement du territoire (Minepat). « La Guinée Equatoriale est un partenaire stratégique du Cameroun, en raison des excellentes relations diplomatiques, politiques, économiques et sociales entretenues, ainsi que de leurs responsabilités communes dans la consolidation du processus d’intégration régionale. Toutefois, le dynamisme de ces relations économiques bilatérales se heurte à l’insuffisance des infrastructures pouvant permettre un meilleur déploiement des acteurs économiques », observe Paul Tasong.
Les deux parties sont convaincues que la jonction routière Kyo-Ossi sur le fleuve Ntem viendra à coup sûr enrichir l’ossature infrastructurelle de transport entre les deux zones économiques transfrontalières. Au niveau communautaire, « cette infrastructure témoignera davantage l’engagement de la CEEAC à intégrer économiquement nos pays, après son précieux concours aux travaux de construction du Poste de contrôle unique frontalier de Ntem entre le Cameroun et le Congo », insiste le ministre délégué auprès du Minepat.
REACTIONS
Baltasar ENGONGA EDJO’O, ministre d’Etat à la présidence du gouvernement, chargé de l’Intégration régionale
« C’est un corridor important pour l’intégration sous-régionale »
« Le projet de construction d’un pont sur le fleuve Ntem sur la route transnationale Kribi-Campo-Bata est un projet qui va servir de dynamiser les échanges commerciaux entre la Guinée et le Cameroun. Il fait aussi partie des projets intégrateurs de la pénétrante soit la CEEAC soit la CEMAC. C’est un corridor très important qui va relier la ville de Douala à partir de Kribi et la ville de Bata et dans une certaine mesure le Gabon. Ce que nous pouvons retenir à l’issu des échanges, c’est la volonté exprimée dans le communiqué final c’est-à-dire poursuivre les travaux pour arriver à la fin c’est le souhait des gouvernements et de la CEEAC. Le site d’implantation est une définition des projets qui est lié aux alternatives présentées par les consultants ; ce n’est pas un élément important qu’on peut définir dans les médias. »
Paul Tasong, ministre délégué auprès du ministre de l’Economie, de la planification et de l’aménagement du territoire.
« C’est un projet intégrateur »
« Ce projet est qualifié de projet intégrateur c’est-à – dire un projet qui lie deux pays. Son importance se mesure à partir de cet élément très important de pouvoir lier deux peuples, faciliter les échanges commerciaux, permettre de se mouvoir. En gros, c’est un projet qui va donner la possibilité pour les deux pays de se déplacer. Nous nous sommes convenus de signer le mémorandum d’entente entre les deux Etats au plus tard le 15 du mois de mars 2019. A cette date, tous les éléments, toutes les diligences, auraient été réalisés afin que le projet puisse s’accélérer, afin que les consultants puissent partir de l’avant-projet sommaire dont nous disposons aujourd’hui à l’avant-projet détaillé qui nous permettrait d’avoir déjà le coût du projet et un certain nombre d’éléments techniques plus avancés par rapport à la suite de l’évolution. »
Propos recueillis par A.O.