Home » Lettre ouverte de Patrice Bonga, observateur politique à Samuel Eto’o, président de la Fédération camerounaise de football

Lettre ouverte de Patrice Bonga, observateur politique à Samuel Eto’o, président de la Fédération camerounaise de football

by EDC
0 comment

Monsieur Samuel Eto’o,

Je me permets, en ma qualité d’observateur de la scène politique camerounaise, de vous écrire aujourd’hui pour vous donner mon modeste point de vue sur le conflit qui vous oppose au Minsep versus Marc Brys. En tant que fervent admirateur de votre travail et de vos efforts pour réformer le football camerounais, je ressens le besoin de vous alerter sur les risques potentiels auxquels vous pourriez être confronté, car ils sont prêts à tout quand leurs intérêts sont menacés.

Le contexte actuel au Cameroun est extrêmement difficile, notamment en raison de la politisation extrême du football. Le sport, qui devrait être un symbole d’unité, de cohésion et de rassemblement, est devenu un terrain de jeux et d’enjeux pour des intérêts politiques et financiers. Cette situation génère des tensions considérables et des conflits d’intérêts entre les acteurs.

En tant que président de la Fédération Camerounaise de Football, vous vous êtes engagé corps et âme, avec toute la détermination nécessaire pour mettre fin à la corruption au sein du football camerounais et rétablir l’intégrité du sport dans notre pays. Cependant, vos efforts pour dénoncer et contrer la mafia ont suscité une hostilité croissante de la part de certains acteurs puissants au sein du gouvernement au point où votre ministère de tutelle conscient de l’influence positif de vos actions a cru bon de recruter un mercenaire comme entraîneur pour contrecarrer votre plan de travail .

Je tiens à souligner que cette hostilité envers vous n’est pas sans danger. L’histoire récente au Cameroun montre que ceux qui osent ramer à contre-courant des intérêts égoïstes et égocentriques des puissants ou à s’opposer à leurs intérêts sont le plus souvent réduits au silence éternel. Les tragédies récentes, telles que l’assassinat de personnalités comme Ateba Eyene, Wazizi ,Martinez Zogo, Puis Njawe, Jules Koum, les déboires administratif des têtes grises comme le Pr. Messanga Nyamding, le Pr. Bayebeck , Fridolin Nke, l’éviction brutale du gouvernement des figures comme Pascal Anon Adibime (dont l’engagement pour la lutte contre l’utilisation à des fins privées des véhicules administratifs étaient salués par tous), sont des preuves inquiétantes de ce climat de violence et de répression. C’est aussi révélateur de ce qu’on n’aime pas ceux qui travaillent dans notre pays.

Ces événements tragiques montrent à suffire que le régime de Yaoundé est prêt à tout pour préserver ses intérêts, même si cela signifie réduire au silence éternel ceux qui essaient de promouvoir la transparence et la justice. Vous qui vous êtes montré courageux dans votre lutte pour réformer le football camerounais, vous qui avez montré vos preuves au Cameroun, en Afrique et dans le monde, êtes devenu une cible pour ces puissants qui craignent votre influence et votre popularité.

 Mon frère, votre position actuelle vous expose non seulement vous-même mais aussi vos proches à des risques énormes. Le régime de Yaoundé ne joue pas lorsqu’il se sent menacé. Il est donc crucial à mon avis que vous preniez des mesures pour garantir votre sécurité personnelle et celle de votre famille. Prenez acte du fait que le gouvernement camerounais vous a empêché de travailler pour le football de votre pays. Tout le peuple camerounais est témoin de cela. Je ne vous invite pas à la démission, mais laissez les faire, observez les à distance. Votre courage et votre intégrité sont admirables. Mais je vous le dis encore au Cameroun on n’aime pas ceux qui travaillent.

Je vous encourage vivement à prendre toutes les précautions nécessaires pour éviter de leur donner l’occasion de vous mettre en danger, ces gens sont prêts à tout. Dans l’urgence, je vous conseille de renforcer vos mesures de sécurité, au besoin consulter des experts en sécurité pour vous aider à évaluer et minimiser les risques. Ils sont dangereux ces gens. Nous ne voulons pas vous perdre. On dira que vous êtes lâche. Mais vos enfants, votre épouse, tous vos fans ont encore besoin de vous.

Je vous suggère également de considérer la possibilité de garder une certaine discrétion concernant vos prochaines actions et vos stratégies de réforme, afin de ne pas exacerber la situation. Votre bien-être et celui de vos proches doivent être une priorité. 

Le Cameroun a besoin de réformes et de personnes courageuses comme vous pour avancer vers un avenir meilleur, mais cela ne doit pas se faire au détriment de votre vie. Ces gens n’ont pas de cœur. La lutte noble contre la corruption et les abus de pouvoir que vous avez engagés est essentielle, mais au Cameroun on n’aime pas ceux qui travaillent.

Je vous exhorte à réfléchir attentivement à cette suggestion et à mettre en place toutes les mesures nécessaires pour assurer d’abord et d’avantage votre sécurité et de les laisser faire. Vous avez déjà accompli tant de choses pour notre pays, et il est important de préserver votre intégrité physique pour continuer à faire avancer vos idéaux.

En vous souhaitant force et courage dans cette période difficile, je vous adresse mes salutations respectueuses et mon soutien le plus sincère.

Avec tout le respect que je vous dois.

André Patrice BONGA. 694837524.

0Shares

You may also like

Leave a Comment

Economie du Cameroun

Bulletin d'Information

Abonnez-vous à notre newsletter pour de nouveaux articles de blog, des conseils et de nouvelles publications. Restons à jour!

Articles Récents

@2022 – Tous Droits Réservés. Conçu et Developpé par DesignItechs