Du 15 au 25 novembre 2021, la Banque de développement des États de l’Afrique centrale (BDEAC) est sur le marché des capitaux de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (CEMAC). Le but est de lever 100 milliards de FCFA en 11 jours, même si l’échéance de l’opération peut être écourtée ou rallongée.
Cela fait pourtant un an, voire, moins, que cette banque a procédé à une identique opération sur le même marché. Ce qui suscite la curiosité des investisseurs. La banque est-elle en manque de fonds ? « Nous cherchons à créer une culture. Nous avions dit l’année dernière que nous lancions un emprunt obligataire, et cette année encore, pare ce que nous voulons que toutes ces mamans qui sont dans les marchés tous les jours et qui essaient de faire leurs petites épargnes, peut-être parce qu’elles ont chacune un petit enfant qui doit aller à l’école jusqu’à l’université, ou encore quelqu’un qui fait ses économies, qui veut acheter une maison, etc. bien que les banques soient là, nous voulons que ce soit une opération de développement. Ce n’est pas tout à fait une opération financière. Ce que nous cherchons, ce n’est pas de gagner de l’argent, mais de créer une culture afin de les amener en outre à être acteurs au développement de leur pays, tout en gagnant de l’argent », se défend Fortunato-Ofa Mbo Nchama, le Président de la Bdeac.
En outre, l’on explique que l’emprunt obligataire «BDEAC 5,60 net 2021-2028» se caractérise, d’après Louis Banga-Ntolo, directeur général de SG Capital securities central Africa, chef de file du consortium d’arrangeurs de l’opération, par «la hausse de la rémunération des souscripteurs et la baisse des titres de souscriptions». Comparativement à celui de 2020, le nouvel emprunt obligataire connait, en termes de rémunération, une hausse de 0,15% (5,45% net en 2020, à 5,60% net en 2021). La souscription minimale a par ailleurs été fixée à 10 obligations (soit 100.000 FCFA), au lieu de 15 requises en 2020 (150.000 FCFA). Aussi, l’opération encadrée par la Commission de surveillance des marchés financiers de l’Afrique centrale (Cosumaf) sous le numéro Cosumaf-APE-06/2, n’est très différente de la précédente, et est donc assurée par un consortium de Sociétés de bourse constitué de : Upline securities, Société générale capital securities, Attijariwafa securities central Africa et Afg Capital Central Africa. « Les intérêts seront payés annuellement à partir de la première date anniversaire de la date de jouissance de l’emprunt. Le capital sera amorti linéairement tous les ans après deux années de différé », indique la Banque.
Quid des projets à réaliser ? « Les fonds mobilisés serviront à financer les projets des secteurs privé avec des ressources adaptées en termes de maturité, de différé et de taux. En outre, ils permettront de financer la mise en œuvre des projets intégrateurs prioritaires du programme économique régional de la CEMAC, en monnaie locale. Au nombre des secteurs qui seront impactés, mentionnons ceux de l’éducation, du service et tourisme, de l’agro-industrie, de l’agropastoral, des finances, de la santé, du transport, de l’énergie, des télécommunications, de l’eau et de l’assainissement », égrène la BDEAC. Dont le plan stratégique 2020-2022 envisage des émissions obligataires par appel public à l’épargne sur le marché régional de l’Afrique centrale à hauteur de 300 milliards de FCFA. En 2020, la Banque a collecté à travers l’opération «BDEAC 5,45% net 2020-2027» un total de 106,7 milliards de FCFA, une performance dans laquelle les établissements de microfinances avaient injecté 900 millions de FCFA.
Reine Kouna