L’objectif majeur est de mettre en place des mécanismes qui donneront vie àla Zone de libre échange continentale qui pointe.
Les échanges commerciaux entre pays africains demeurent bas. A titre illustratif, en 2018, les experts de la Commission de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (CEMAC) notent que lesdits échanges globaux pour le cas de ce bloc commercial s’élèvent à 2 % contre 3,9 % et 3,1 % en 2017 et 2016. Les principaux acteurs des échanges inter communautaires dans ce bloc sont le Cameroun, le Gabon, le Tchad et le Congo. Sont donc absentes, la RCA et la Guinée Équatoriale, la RDC.
Au regard de ce tableau, l’on constate que, en 2018, la balance commerciale est déficitaire entre pays africains, et largement excédentaire avec l’Asie, l’Europe et l’Amérique. « Il s’avère nécessaire de souligner que le commerce extérieur de la CEMAC se singularise en 2018 par un excédent de la balance commerciale de (marchandises et services) de l’ordre de 3,414 milliards de FCFA », fait remarquer Juliette Engoué, directrice du Commerce et Concurrence de la CEMAC.
Selon elle, les exportations des États de l’Afrique centrale demeurent peu diversifiées et restent dominées par quelques produits de base, représentant 83,4 % des exportations, contre 16,7 % pour les produits transformés. Les faiblesses du commerce extérieur des six pays qu’elle met sur la table sont la faible diversification des exportations de marchandises, le niveau élevé des importations alimentaires, le bas niveau des échanges inter communautaires (2 % en 2018) et la faiblesse structurelle du commerce des services.
Malgré ces faiblesses, le bloc commercial de la CEMAC a embrassé la zone de libre échange continentale. Ce qui a fait sursauter certaines administrations douanières, qui ne veulent pas que cette « avancée », devienne plutôt « un frein » à leur économie. C’est donc le sens de l’atelier de validation des rapports des études sur la libre pratique, la codification des régimes douaniers, l’impact de la Zone de libre échange africaine (ZLECAF), et les mesures correctives commerciales en Afrique centrale. Les travaux, du 6 au 10 janvier, rassemblent les consultants en commerce international, en douane, des agents des douanes tchadiennes, rwandaises, gabonaises, congolaise, Sao Tomé et Principe etc. « L’atelier a pour objectif de contribuer à l’approfondissement du processus d’intégration économique et commerciale en Afrique centrale, à travers la mise en place d’une union douanière harmonisée entre la CEEAC et la CEMAC », explique Simon Fouda, représentant du directeur du Bureau sous régional pour l’Afrique centrale de la Commission économique des Nations Unies pour l’Afrique.
Les travaux examinent les rapports provisoires qui ont déjà été faits pour la codification des régimes douaniers, examiner le traitement des produits en libre pratique assortie d’une feuille de route, apprécier et valider le rapport provisoire de l’étude sur l’impact du démantèlement tarifaire dans le cadre de la ZLECAF pour les pays de l’Afrique centrale, poursuivre et conclure les négociations sur le tarif extérieur commun et le Code communautaire des douanes harmonisés de l’Afrique centrale.
Aloys Onana