Une analyse de Sylvestre Magloire Tamo, expert des questions économiques et promoteur de la Wisdom Academy.
L’accord de l’Organisation mondiale du commerce (OMC) sur le coton a permis aux pays africains comme le Bénin, le Burkina Faso, et le Mali de bénéficier d’un accès préférentiel aux marchés mondiaux. « L‘OMC a offert aux producteurs africains de coton une chance unique d’améliorer leurs revenus en réduisant les subventions concurrentes des pays développés », comme l’indique l’organisation. Grâce à cette initiative, ces pays ont pu dynamiser leur secteur agricole et renforcer leur position sur la scène internationale.
Malgré les promesses de l’OMC, les petits exploitants agricoles en Afrique de l’Ouest peinent à respecter les normes imposées par les marchés internationaux. Les exigences élevées en matière de qualité et de sécurité alimentaire sont devenues un obstacle majeur pour les agriculteurs africains. Cette situation limite leur accès aux marchés mondiaux et met en péril la compétitivité de leurs produits.
L’intégration des économies africaines dans le système de l’OMC a aussi eu des effets mixtes sur le secteur manufacturier. En Afrique du Sud, par exemple, la concurrence des produits bon marché en provenance d’Asie a affaibli l’industrie locale. L’OMC a créé un environnement où les industries naissantes africaines luttent pour survivre face à des produits importés à bas prix. Cela montre que, sans protection suffisante, les industries africaines risquent de disparaître sous la pression de la concurrence internationale.
L’investissement direct étranger, une lame à double tranchant
L’OMC a encouragé l’investissement direct étranger (IDE) en Afrique, mais les bénéfices sont souvent inégalement répartis. Dans certains cas, ces investissements ont conduit à l’exploitation des ressources locales sans véritable transfert de technologie ou développement durable. Les IDE en Afrique, bien qu’encouragés par l’OMC, ont parfois exacerbé les inégalités et les tensions sociales. Cela soulève des questions sur la capacité des gouvernements africains à gérer ces flux de capitaux de manière équitable.
Il est crucial pour les pays africains de développer des stratégies pour tirer pleinement parti des opportunités offertes par l’OMC tout en minimisant les risques. L’Afrique doit adopter une approche proactive pour s’assurer que l’OMC soit une source de prospérité et non de précarité. Cela implique de renforcer les capacités locales, de diversifier les économies et de négocier des accords commerciaux qui protègent les intérêts africains.
Sylvestre Magloire Tamo, Expert des questions économiques et Promoteur de la Wisdom Academy