C’est une star up camerounaise qui accroche par son but. Mais qui fait déchanter ses employés, le chapelet des points noirs n’a de cesse de s’allonger. Créée il y a quatre ans et dirigée par Jean Philippe Nkouaya Mbiakop, le président directeur général (PDG), Philjohn Technologies S.A [PJT] « est sur les braises », souffle-t-on.
La file des points de discorde en interne ressort la non-distribution des dividendes aux actionnaires du résultat 2021. « Un résultat positif de 8 millions de FCFA, annoncé par le PDG de façon informelle, aux actionnaires sans preuve de liasse fiscale », s’étrangle une voix. La longue liste des griefs fait état des arriérés de salaire, malgré l’apparente bonne santé de l’entreprise. Une lourde ardoise de plus de 4 millions qui attend d’être soldée. « Le problème est préoccupant. Nous avons essayé en vain de remettre la boite sur le droit chemin, en vain. Nous avons de la peine car l’actionnariat de cette jeune PME innovante camerounaise est structuré autour de six personnes à la création et Philippe Nkouaya détient 50 % des parts d’actions. »
Pour tenter de calmer la tempête, le PDG a annoncé une recapitalisation de 115 millions de FCFA. Là encore, le flou fait office. Les collaborateurs ont pourtant sauté de joie. La programmation de l’assemblée générale de 2022 a longtemps été dans les nuages, avant de se tenir, mais non sans hic. « Philippe Nkouaya n’a jamais apporté une preuve aux nouveaux actionnaires que ce soit en 2020 ou 2021 de leur statut d’actionnaire auprès d’un notaire ou greffe de tribunal. L’entreprise a tenu le 29 septembre 2022, son assemblée générale des actionnaires bien que dans celle-ci, un actionnaire de première catégorie, parmi les créateurs de l’entreprise n’a pas participé aux travaux. »
Autre fait moins gratifiant dans la gestion de PJT, la création d’une autre société dénommée Domah Holdings. Elle a vu le jour en janvier 2022. « Le Numéro d’identifiant unique est différent de celui utilisé dans des documents de souscription des personnes en diaspora », dévoilent les documents de la maison. Parallèlement, la représentation internationale en France ne renvoie à aucune adresse dans ce pays.
L’opacité managériale commence « à me convaincre de la nécessité à retirer mes actions », gronde un actionnaire, tandis qu’un haut fonctionnaire d’une administration au Bénin demande l’interpellation de Philippe Nkouaya aux aéroports de la CDEAO. Spécialisée dans l’analyse et l’exploitation de la data, la jeune boite dispose d’un capital social de 40 millions de FCFA. Au Cameroun, la structure compte 106 clients qui sont accompagnés dans plus de 92 projets, dont 13 en data et 16 en Erp. La startup a déjà conçu, réalisé et installé 17 applications web et créé 27 sites web.
L’entreprise a noué une joint-venture avec la firme française HCL Software France, située au 22 Rue Caumartin 75009 Paris France, dans le but de commercialiser des logiciels adaptés aux coûts et aux réalités locales. Les deux partenaires ont présenté leurs offres le 5 juillet 2022, au lendemain du salon Viva Tech du 15 juin 2022 à Paris.
HCL Software France était représentée au Cameroun par M. Tanguy Lerpux (Business Partner Manager) et M. Moïse Chançard Kanga (Area Sales Director Digital Experience France, Afrique, Benelux) et à distance M. Charles Cabourat (directeur France Afrique Benelux). Dans son portefeuille, l’entreprise camerounaise compte une bonne brochette de partenaires tels le Feicom, Yoomee, Tony Elumelu Foundation, Alubassa, Sorepco ou Brasaf.
En rappel, les 4 grands axes d’expertise de PJT (data analytics and vizualisation, digital, cloud & platform, conseil) bénéficient par conséquent de la technologie et du savoir-faire Hcl software, qui apporte également son appui technique sur le customer expériences, digital solution utilisée par les grands clients, secure DevOps (ordinateur et téléphone), ainsi que sur la security &automation.
EDC