Commercial Bank of Cameroon (CBC) compte de nombreux clients. Et dans sa politique, l’on se soucie de la vie de chaque entreprise et sa pérennité après par exemple la retraite ou l’inactivité définitive du promoteur. « Nous avons les relations très étroites avec nos clients, et nous pensons que réfléchir sur certains thèmes qui touchent la vie de leur société est important. Nous devons en discuter sans tabou pour les aider à préparer la relève car si la banque n’est pas sûre de la relève, elle ne peut accorder le financement. C’est l’un des critères d’appréciation des risques chez nous. Si nous constatons que la relève n’est pas assurée, que l’organisation interne n’assure pas que les activités peuvent se poursuivre à la fin de tel ou de tel, dans ce cas-là nous n’accordons pas de crédit. Chaque année nous nous préoccupons de la relève, sans leur dire, nous leur posons juste des questions », dévoile Léandre Djummo, directeur général.
Pour ne plus uniquement de manière voilée se soucier de la pérennité des entreprises et dans le souci de faire un partage d’expérience et de savoir dans la succession au sein d’une entreprise, CBC a rassemblé ses clients à Douala le 23 novembre 2021. Et parmi les idées pour un parfait passage de témoin, « il ne faut pas brusquer le successeur. Vous devez le préparer doucement, au fur et à mesure pour qu’il s’empreigne de la réalité de la maison », conseille André Siaka, président directeur général de Routd’Af.
Comme lui, « Chaque fois qu’une entreprise viable meurt, ferme, il y a des conséquences extrêmement lourdes en termes de pertes de productions, de PIB, suppression d’emplois avec toutes les conséquences. Et à certains moments, même le promoteur est attaqué personnellement parce qu’on peut liquider les biens, y compris de sa famille. La fermeture des entreprises peut donc être très douloureuse, d’où l’importance pour chaque promoteur dirigeant de veiller à prévoir à tout moment les risques qui peuvent compromettre la survie de l’entreprise. Il y a une multitude de risques. Parmi eux, il y a le risque de la relève /transmission à une autre génération, ce risque-là pèse beaucoup, que ce soit pour le développement de l’entreprise avec ses partenaires, qu’ils soient des partenaires commerciaux ou financiers. C’est pour cela que ce sujet a été traité dans le sens de proposer des solutions », indique l’ingénieur financier Babissakana.
D’autres idées sont émises. A l’instar que dès que l’enfant atteint l’âge requis et qu’il doive travailler au sein de l’entreprise familiale par exemple, il faut l’emmener à vivre en dehors de la maison familiale, question de s’autonomiser, au sein de l’entreprise, il doit commencer au plus bas niveau, même comme technicien de surface, il faut éviter qu’on lui colle l’étiquette « fils du boss », entre autres. « Etant client à la CBC depuis 23 ans, j’ai essayé d’observer beaucoup de choses. Ce genre de plate-forme est bonne pour pouvoir s’exprimer. Il faut regarder cela à deux échelles. Cela pourrait accompagner les initiatives mises en exergue pour permettre la relève, parce que c’est un long processus. Tant qu’on est acteur dans une entreprise, cela veut dire on contribue à l’édification de ce qui arrive, les jeunes particulièrement, les enfants pour lesquels nous avons la vocation d’encadrer. L’adage dit, vaut mieux tard que jamais. Nous allons pouvoir élargir le raisonnement dans le long terme, c’est-à-dire, voir comment l’entreprise sera pérenniser », salue Elhadji Hamadou Djarma Siddi, patron de STMT, une entreprise de transit.
Aloys Onana