La Société métropolitaine d’investissements de Douala (SMID) connaît une série de licenciements.
La Société métropolitaine d’investissements de Douala (SMID) a débuté certains chantiers dans la capitale économique. Tout semble donc aller dans le bon sens. Pourtant, la situation au sein de cette entreprise est trouble. Ralph Pout, le premier Directeur général, a été « poussé » à la démission. Ayant pris fonction le 27 juin 2019, il aura eu juste le temps de mieux ajuster son siège, et de parcourir quelques dossiers. La suite, c’est la démission.
En effet, le 30 aout 2019 le président du Conseil d’administration(PCA), Fritz Ntonè Ntonè convoque un conseil d’administration. Au cours du quel Ralph Pout essuie la colère du PCA. Celui-ci ne voile pas sa gêne à travailler avec le tout nouveau Directeur général, en poste depuis 02 mois. Le silence dans la salle est lourd. Certains trouvent que le PCA est à côté de la plaque et le soupçonnent d’avoir d’autres intensions. Certains jugent en silence qu’il est « prématuré » d’évaluer un Directeur général en si peu de temps. Peine perdue. La colère de la hiérarchie est profonde, mais les motifs palpables restent « vagues », se souvient une voix digne de foi. Le premier Directeur général de la SMID est poussé à la démission.
Rapidement, et sans plus passer par appel d’offre international comme le veulent les statuts de la maison, est recrutée Julienne Komnang, Directrice générale par intérim. Elle ne vient pas seule. A ses côtés des personnes qui ne lui sont pas inconnues. Il y a un directeur d’audit, Fabrice Tchingo –son neveu- d’autres visages apparaissent. Ils sont en poste au service des achats de la maison et juridique, le tout, sous le regard bienveillant du PCA. Le directeur de l’audit passe à l’œuvre et mène un audit. « Il y a donc eu un rapport dudit audit que nous les directeurs n’avons jamais vu. Les procédures de la SMID sont claires. Quand on vous audite, on vous envoie le rapport de l’audit avec les remarques et observations de l’auditeur. A ces éléments, l’audité apporte des remarques et des réponses. Ensuite, tout cela est consigné dans le rapport de l’audit qui est envoyé au Conseil d’administration. Nous n’avons jamais vu ce rapport de l’audit. Nous n’avons jamais vu les résolutions du conseil d’administration. Juste, du bouche à oreille. Le président du conseil a demandé qu’on nous vire. Ce que les autres membres ont refusé. Le président du Conseil a pris sur lui mardi 4 février 2020, de se séparer de nous. L’équipe recrutée par appel d’offre international a été toute virée sans la moindre explication », s’étrangle une source concernée.
La vague des licenciements va se poursuivre. Dès le 26 décembre 2019, le PCA demande le départ de nombreux directeurs, tous recrutés après examen du cabinet AMSCO. Le même qui avait analysé les dossiers de Ralph Pout. Les trois congédiements que veut obtenir Ntonè Ntonè concerne 03 directeurs. Le conseil d’administration rejette la demande du PCA. Qui recule. Finalement, le 4 février 2020, sans plus consulter ses collaborateurs, le PCA frappe. Bernadi Leutcheu, Directeur administratif et financier, Cyrille Mammikouan, directeur de la production et de l’exploitation, Liliane Mbog Binyet, directeur de la promotion du marketing et des relations publiques sont priés de regagner leur domicile, le contrat avec la SMID est terminé.
Dans les rangs des 2 373 épargnants, des analyses faites à l’annonce de la création de la SMID commencent à refaire jour. Certains pensent que le PCA prépare sa vie après la Communauté urbaine de Douala, qu’il occupe depuis 2006 comme délégué du gouvernement. « Un cabinet a été recruté pour changer les statuts de la SMID de telle sorte que ça ne soit plus privé, et que le prochain maire de la ville ne puisse pas avoir accès au fonctionnement de cette entreprise », confie une source proche du dossier. Les épargnants sont-ils au courant des changements obscurs des cinq derniers mois? « Non, encore moins la COSUMAF (Commission de surveillance du marché financier de l’Afrique centrale) qui a été saisie », souffle-t-on.
Contacté depuis de longues semaines déjà, le PCA de la SMID n’a pas souhaité faire de commentaire. La colère, elle, est là. « Il faudra qu’on audite le bilan du lancement de la SMID. Le business plan était clair. Les deux premières années étaient celles de pure consommation, pas de production, une perte sèche de 2 milliards de FCFA. À peine les premiers recrutements après appel d’offre international ont été faits, on a débuté les enquêtes de moralité à leur sujet, c’est-à-dire après recrutement. Cela n’inaugurait pas de lendemains meilleurs. Ce que nous constatons, c’est l’obéissance du directeur par intérim qui a déjà plus de 03 mois en poste. Pourtant les textes de la maison ne permettent pas qu’un Directeur général par intérim fasse plus de 03 mois comme tel », fait remarquer un responsable de la SMID.
Albright Fandono