Un forum avec le monde scientifique
Il est prévu du 6 au 8 du mois débutant.
Le ministère de l’Economie, de la planification et de l’aménagement du territoire (MINEPAT) consulte depuis le mois de mars dernier diverses couches sociales ayant un lien direct ou indirect avec l’économie camerounaise. Des consultations participatives ont été organisées du 11 au 21 mars notamment dans les dix Régions. Les maires, les représentants régionaux des administrations, ceux du secteur privé au niveau régional et local, des représentants de la société civile et des organisations non gouvernementales avaient alors été consultés afin qu’ils donnent leurs attentes du Document de stratégie pour la croissance et l’emploi (DSCE) dont la prochaine décade est en préparation.
Les patrons du secteur privé ont été consultés et leurs propositions recueillies le 29 juillet à Douala. Le bal des consultations va donc se poursuivre les prochains jours. «…il est prévu un forum d’échange avec le monde scientifique du 6 au 8 août 2019. Nous comptons à cette occasion recueillir les contributions du monde académique dans le cadre des réflexions entamées pour la planification du développement économique et social du Cameroun durant la prochaine décennie », annonce Alamine Ousmane Mey, patron du MINEPAT.
Un examen rapide est fait de l’actuel DSCE auquel certains observateurs attribuent des performances insuffisantes. Alamine Oumane Mey, lui, ne saurait se tirer une balle dans le pied. « Malgré une conjoncture macro-économique difficile (baisse des cours des matières premières) et des défis sécuritaires immenses (Boko Haram, instabilité dans le Sud-ouest et le Nord-ouest) la première décennie de la mise en œuvre du DSCE a conduit à une croissance moyenne de 4,6 % proche du scénario de base de 5,5 %. Cette croissance est essentiellement tirée par l’investissement public dans les infrastructures nécessaires à l’amélioration de la compétitivité de l’économie. » Un optimisme que tout le secteur privé regarde avec suspicion. N’empêche. Le MINEPAT reste droit dans ses bottes. « La réduction de la pauvreté s’est faite mais à un rythme faible et différemment en fonction des Régions. Elle est passée de 39,9 % en 2007 à 37,5 % en 2014 ». Les zones où cette pauvreté a été ainsi réduite ne sont pas élucidées.
Le monde scientifique dira à son tour les prochains jours quelle poudre de perlimpinpin appliquer pour que le nouveau DSCE 2020-2030 réussisse là où l’actuel a échoué et là où le Document de stratégie de réduction de la pauvreté (DSRP) paru en 2003 avait aussi échoué.
Roger Messasa
