Le ministre de l’Administration territoriale a fait une violente communication le 9 mars à Yaoundé. Celle-ci s’est singularisée par des propos pour le moins curieux de Paul Atanga Nji. « Je voudrais saisir cette occasion pour inviter les média à cesser de lire des rapports erronés contre les forces de défense et de sécurité diffusés par les ONG aux ordres. Pour me faire bien comprendre, je vais employer cette métaphore bien connue. « Celui qui vend les œufs ne va pas chercher la bagarre. » Equinoxe TV, STV, radio balafon, le journal Le Jour, pour ne citer que ces média sont particulièrement et singulièrement interpellés. Le Cameroun n’a pas besoin d’une radio Mille collines. Les média n’ont pas pour vocation de jeter de l’huile sur le feu. En matière de droit, le voleur et le receleur sont tous condamnables. En bon entendeur, salut. »
Dans la foulée de cette sortie, l’on rappelle la récurrence des rapports des ONG sur la situation sécuritaire au Cameroun depuis octobre 2016. Celles-ci n’ont jamais fait un rapport qui démontre la légitimité des forces de défense camerounaises à défendre le territoire camerounais. Au contraire, lesdites forces sont toujours présentées comme celles qui sèment la zizanie, même quand bien même les séparatistes revendiquent une attaque avec, sur le carreau, des morts de civils et de forces régulières.
Dans cette posture, certains média nationaux prêtent le flanc et présentent aussi les forces de sécurité ou dé défense du Cameroun comme des forces terroristes. Atanga Nji les a listé. Du coup, Sévérin Tchounkeu, président directeur général d’Equinoxe, a fait une sortie pour recadrer le ministre de l’administration territoriale. « Le ministre de l’administration territoriale ferait mieux de s’adresser à l’organe de régulation qu’est le Conseil national de la communication, pour s’enquérir de ceux qui peuvent à certains moments avoir été assimilés à ce type de media. Je pense que cet organe de régulation, les camerounais le savent très bien, n’a jamais, à ce jour, à date, nous n’avons jamais reçu une condamnation du Conseil national de la communication. La seule fois où Equinoxe télévision a fait l’objet d’observation du Conseil national de la communication, était dû au fait du représentant du RDPC sur le plateau qui avait tenu des propos abjectes et non du fait d’un journaliste d’Equinoxe télévision », gronde le président directeur général d’Equinoxe.
A l’en croire, c’est l’unique fois où le Conseil national de la communication a remonté des bretelles à sa télévision. En dehors de cela, les journalistes de ce groupe vaste et très suivi au Cameroun, restent « très professionnels ». D’ailleurs « que M. le ministre de l’administration territoriale, n’est ni notre tutelle, encore moins l’organe de régulation en charge de l’audio visuel, nous assimile à la radio Mille collines, j’ai du mal à me reconnaitre dans cette assimilation. »
Sévérin Tchounkeu fait recours à la philosophie, pour justifier son silence face aux menacés multiples de Paul Atanga Nji vis-à-vis du groupe qu’il a fondé il y a bientôt 30 ans ainsi qu’il jette un faisceau de lumière sur « les financements occultes » dont bénéficierait Équinoxe. « Ce n’est pas parce qu’on garde le silence nous autres et qu’on agit en toute humilité parce que nous sommes adeptes de son Éminence le Cardinal Sarah qui parle de la force du silence, que nous sommes incultes, ou que nous n’avons rien à dire. Depuis 1991 que nous avons fondé des entreprises de presse dans ce pays, nous n’avons jamais reçu, je dis un Bic, venant de quelque organisation que ce soit, encore moins de quelque structure que ce soit. Nous essayons chaque jour qui passe de faire fructifier nos entreprises sur la base de nos compétences et sur la base de la compétence de nos collaborateurs et nous pensons suffisamment bien faire notre travail. »
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