« Mbong » (manioc) et « Sembe » (mil) sont les appellations de ces bierres. Des noms qui émanent des langues locales camerounaises. Le but de ces jeunes étudiants à l’université de Ngaoudéré, mettre sur le marché au fil du temps des bières qui soient entièrement fabriquées à base de produits essentiellement locaux.
Selon les responsables de cette institution universitaire, « il s’agit des jeunes étudiants du Pr Steve Carly Desobgo qui forme des ingénieurs dans l’agroalimentaire ». Aucun élément majeur contenu dans ces compositions n’est issu de l’étranger. Le manioc et le mil en l’occurrence sont entièrement récoltés au Cameroun. Ce qui, pour les étudiants, est une preuve que le Cameroun peut se baser sur ses produits locaux pour produire de la bière. Tout comme ces biochimistes glissent que des sociétés brassicoles locales pourraient s’inspirer du manioc et du mil pour les intégrer dans leurs productions.
Selon la FAO (Food and agriculture organization), l’Afrique centrale fournit un tiers de toute la production agricole de manioc en Afrique. Les plus grands producteurs sont le Nigéria, le Ghana, la République Démocratique du Congo.
Au Cameroun par exemple, le manioc est largement cultivé et récolté tout au long de l’année comme plante annuelle. Le pays consomme 60% des 5 millions tonnes qu’il produit par an, le tiers est destiné à la consommation animale. Ngoulémakong, une commune située à 170 km de Yaoundé au Cameroun, est l’un des principaux bassins de production du pays avec ses 7600 tonnes annuelles. La production annuelle totale du mil au Cameroun s’élève en moyenne à 77 000 tonnes par an.
Albright Fandono