Le réseau africain de développement pour l’innovation pédagogique dans l’enseignement supérieur (REAMOOC) part d’un constat. L’enseignement supérieur en Afrique subsaharienne est confronté à une très importante pression sociale pour un accès élargi à l’université. A côté de cela, s’ajoute un déficit d’enseignants, tout comme un déficit des capacités d’accueil est signalé. De plus, le modèle traditionnel d’enseignement sur le continent a atteint ses limites et ne peut plus satisfaire les besoins du système éducatif. Le Massive Open Online Courses (MOOC) apparaît donc comme le palliatif qui vient compléter les dispositifs existants afin de permettre la mise en œuvre des mécanismes de contrôle explicite de la qualité des contenus.
Pour donner vie à cette adaptation technologique dans les universités africaines et surtout camerounaises, le projet européen REAMOOC a été lancé le 15 janvier 2018 à Bruxelles. L’université de Yaoundé I, celle de N’Gaoundéré et celle de Douala ont été choisies pour la phase test. L’expérience, au terme, est bénéfique. « Dans le cadre du projet REAMOOC, l’université de Douala a bénéficié d’une dotation de 25 000 euros (16,3 millions de FCFA) pour l’acquisition des équipements de production de MOOC », explique Dr Joseph Mvogo Ngono, leader institutionnel, Université de Douala.
De nombreuses réalisations sont à la pelle. Une dizaine d’enseignants de publique de la capitale économique a été formée à l’ingénierie pédagogique numérique, c’est-à-dire la manière de créer les cours en ligne. Deux techniciens de l’université de Douala ont été formés dans une université française en la production des contenus multimédia. « En dehors de ces aspects ayant trait au renforcement des capacités, nous avons pu faire des réalisations en terme de création de MOOC. A l’université de Douala, trois MOOC institutionnels ont été produits et une contribution au MOOC national a été réalisée », a confié le Dr Joseph Mvogo Ngono lors du point de presse en présentiel et en ligne le 28 septembre 2021.
Des acquis et réalisations, l’université de Douala liste un MOOC sur les convertisseurs statiques d’énergie qui concerne des étudiants ingénieurs, un MOOC sur l’algorithmique de base, un cours transversal qui touche les 5000 étudiants que l’on récence très souvent en première année, un MOOC largement transversal qui porte sur l’éthique et la déontologie de l’utilisation des TIC.
Les objectifs du REAMOOC sont vastes. Notamment inciter les enseignants du supérieur en Afrique subsaharienne francophone à développer et à s’approprier des innovations pédagogiques, disséminer les meilleures pratiques pédagogiques innovantes dans les établissements d’enseignement supérieur en Afrique subsaharienne, participer à la formation des enseignants du supérieur à la maîtrise des innovations pédagogiques.
En outre, il est question de rendre accessible les savoirs et le savoir-faire technologiques au plus grand nombre à travers les MOOC et les dispositifs hybrides dans les établissements d’enseignement supérieur en Afrique subsaharienne, assurer la mobilité universitaire des compétences en matière d’innovations pédagogiques numériques au sein des établissements d’enseignement supérieur en Afrique subsaharienne, ou encore, mettre en place au sein des universités des équipes de recherche interdisciplinaires et multigrades sur les innovations pédagogiques et des thématiques en rapport avec les pratiques innovantes en matière de pédagogie universitaire.
Aloys Onana