Le 23 mars à Douala à l’occasion des Awards de « Cliniques Juridiques » -un concept du Groupement inter patronal du Cameroun (Gicam) dont le but est de former les chefs d’entreprises aux questions juridiques – la présidente de la Commission des affaires Juridiques, contentieux et réglementation de ce patronat a confié le bilan et les visées de ces travaux.
Qu’est-ce qui a donné naissance aux ” Cliniques Juridiques”?
Les cliniques juridiques naissent de la volonté qu’à présentée le président du Gicam d’avoir une commission juridique qui s’intéresse vraiment à ce qui a de l’impact pour l’entreprise, à lui apporter des solutions pratiques, aux questions quotidiennes qu’elle peut avoir, à toutes les questions qui peuvent permettre la pérennité des entreprises. Et donc dans cette réflexion on sait dit il faut former les chefs d’entreprises aux questions juridiques, pour qu’ils puissent faire deux choses : prévenir les risques, répondre aux risques, et puis maintenant travailler à mettre ensemble des solutions pour la pérennité. Nous avons des thèmes, nous animons et on se rassure que chaque fois que quelqu’un sort de ces cliniques juridiques, il repart avec un outil véritablement pratique à mettre en application dès le lendemain matin… c’est pour cela qu’on les a appelé ‘’cliniques juridiques’’. Ça nait de cette volonté.
Le président du Gicam a estimé lors de son propos pendant la remise des parchemins aux acteurs des ‘’Cliniques Juridiques’’ qu’au même titre que la fiscalité, les questions juridiques préoccupent les managers. Comment comprendre cela ?
C’est vrai que regarder comme ça on ne le voit pas très vite. Mais vous savez que par exemple, sur un défaut de conformité dans un document, vous pouvez perdre un énorme marché, un contrat qui a été mal rédigé ou vous n’avez pas évalué les risques potentiels pour vous, vous pouvez avoir l’impression d’avoir gagné de l’argent mais vous en perdez. Vous pouvez perdre un gros procès qui vous ruine complètement et vous oblige à fermer une compagnie, donc de ce point de vue les questions juridiques sont d’égale importance avec les questions de taxe et de fiscalité.
A quel taux peut-on estimer que les problèmes juridiques préoccupent dans nos entreprises ?
Je pense que ça ne préoccupe pas assez ! Parce que comme ce n’est pas à la différence de la fiscalité, vous n’allez pas avoir tout de suite, les collecteurs de taxe ou bien les impôts qui viennent vous sceller pour payer, les gens ne perçoivent pas très vite ! Ils ne perçoivent généralement trop tard, lorsqu’il y a véritablement un problème la compagnie risque de fermer ses portes, a perdu un gros contrat et est obligé de licencier 200 personnes. C’est en ce moment que l’on se rend compte qu’ils ont loupé quelque chose dans la manière ou dans le montant juridique qui a été fait sur la transaction, qu’ils ont menée. Tout commence par le droit et tout fini par le droit. Si vous voulez avoir une entreprise qui est pérenne, un montage financier ou économique qui a été bien fait, c’est avec les juristes que vous le faites.
Vous avez pris 1000 heures de travail pour ces Cliniques. Avez-vous déjà eu retour sur investissement ? Avez-vous atteints vos objectifs du départ ?
Les objectifs de départ ont été atteints. Parce que dès le départ il n’était pas évident de faire comprendre aux entreprises et à leurs collaborateurs qu’ils avaient besoin de ça. Donc nous avons dû d’abord leur expliquer à quoi ça leur sert et lorsqu’ils ont compris comment ça se déroule et vu les outils que leur collaborateur ramène à la fin de ces cliniques juridiques, ils ont été les premiers à vouloir après la session de 2021, à vouloir que cela se poursuive en 2022. Donc l’objectif est atteint en termes de meilleures sensibilisation sur l’importance des risques juridiques et nous espérons que nous allons donc avoir un peu plus, nous allons continuer l’éducation auprès de nos membres et tous les autres qui ne sont pas membres sur les risques juridiques.
Propos recueillis par A.O