Après la Coordination Patronale du Cameroun signée le 17 janvier 2019 [image d’archives en Une] et qui était un cadre de partage d’information entre le Groupement inter patronal du Cameroun (Gicam) et Entreprises du Cameroun (Ecam), Célestin Tawamba et Protais Ayangma ont franchi un pas historique.
C’est une idée que caressait Célestin Tawamba depuis son arrivée à la présidence du Groupement inter patronal du Cameroun (Gicam). Et même avant. « J’ai toujours milité pour l’unité à partir de laquelle nous aurons un patronat fort. J’ai pour cela œuvré, bien que sans succès, à un rapprochement entre Gicam et Ecam. C’est la raison pour laquelle j’ai déposé ma demande d’inscription au Gicam dès 2015. Il s’avère que les soucis de santé du président Fotso n’ont pas permis d’accélérer les choses », confiait en 2016 le président fondateur du holding Cadyst Invest au journal français Jeune Afrique. C’était au moment où l’on spéculait encore sur la possibilité à voir Célestin Tawamba prendre la tête du plus influent patronat camerounais.
Confirmation sera faite en juillet 2017 quand, l’ancien vice-président d’Entreprises du Cameroun (Ecam) de 2008 à 2016, prend effectivement les rênes du Gicam. Le temps de s’installer et de démarrer sa tablette, le pont est très vite établi avec Ecam. Ce qui se matérialise le 17 janvier 2019 par la signature de la « Coordination Patronale du Cameroun », que les signataires baptisent de manière brève la ‘’Coordination Patronale’’.
Dans le détail, il s’agit d’un cadre de partage d’information, d’échanges et d’harmonisation des positions des membres des deux patronats dans le but « contribuer à la mise en place de politiques intelligentes qui favorisent la compétitivité et la croissance de l’économie camerounaise. » Pour Célestin Tawamba, la fusion des énergies ici consiste à trouver des solutions fortes et pratiques aux problèmes des entreprises. De son côté, Protais Ayangma, président d’ECAM, relevait que cette alliance entre les deux organisations patronales visait à « faire bouger les choses ».
Le champ d’action de la Coordination Patronale s’étendait sur 5 domaines : la fiscalité, les questions macroéconomiques, les Petites et moyennes entreprises (PME), le dialogue Etat – Secteur privé, le dialogue Employeurs – Travailleurs, des domaines de coopération extensibles à d’autres sujets, en fonction de l’actualité économique.
Quatre ans plus tard, les choses ont donc profondément bougé. Si bien que, les deux créateurs de richesse ont décidé de fusionner les mouvements patronaux qu’ils managent. « Il s’agit d’un acte fort de rassemblement du Patronat camerounais. Une réussite majeure du Président Tawamba. Il fallait réussir à le faire et il l’a fait », salue un influent patron d’entreprise.
Apparaît en filigrane, un souci de mettre en application son cahier de charges qui l’a conduit, le repositionnement du premier patronat vieux de 66 ans (crée en 1957), la reconfiguration de l’électorat patronal, car en décembre 2023, le Gicam devra élire un nouveau président, Célestin Tawamba qui est à sa deuxième mandature ayant réduit le mandat de 5 à 3 ans renouvelable une fois.
En rappel, en 2020, le Gicam revendiquait plus de 1000 membres, 707 entreprises dont 227 grandes entreprises, 480 petites et moyennes entreprises, 24 associations, groupements, syndicats professionnels, un chiffre d’affaires cumulé de 8 434 milliards FCFA soit : 74, 9 % du chiffre d’affaires cumulé des entreprises modernes, 40,7% du PIB marchand et 37,4% du PIB total. Le premier patronat présentait une masse salariale de 895 milliards FCFA, 185 426 emplois permanents, 46,3% des emplois permanents des entreprises modernes au Cameroun. Aussi, se félicite ce patronat, son montant d’impôts et taxes payés à la période sous revue est de 1 525 milliards FCFA soit 73,8 % du total des recettes fiscales de l’Etat, 39,7% du budget de l’Etat. Ecam, avec ses plus de 500 membres, aidera sans doute à maximiser ces performances.
Aloys Onana
