De nombreuses curiosités s’enchainent autour de la fusion du Groupement inter patronal du Cameroun (Gicam) avec Entreprises du Cameroun (Ecam).
L’assemblée générale extraordinaire du Groupement inter patronal du Cameroun (Gicam) prévue se tenir le 11 juillet 2023 pourrait bien être un sacré moment inédit dans la vie de ce patronat né le 12 juin 1957 et qui compte dans ses rangs 60 % de PME. Mardi donc, les membres du premier patronat camerounais auront sous leurs yeux une mise à jour spectaculaire des chiffres de leur patronat.
C’est que, dans le rapport annuel du Gicam en 2020, le Gicam revendique « 24 association, groupements et syndicats professionnels, plus de 707 entreprises, plus de 8 434 milliards de chiffres d’affaires, plus de 185 426 emplois permanents, plus de 73,8 % du total des recettes fiscales », ces données ont, au 31 décembre 2022, connu une légère progression, avec un total de 27 associations professionnelles en l’occurrence, et un nombre constant des membres, 1000 au total.
Seulement depuis la signature du traité de fusion avec Ecam le 5 avril, les critiques n’ont cessé de monter : le processus de fusion –fait à rebrousse poils- l’impertinence du projet relatif à la création et surtout, le poids mouche d’Ecam, dont les membres, estimait-t-on le jour du traité de fusion, s’élevaient à 400. Un chiffre qui ne justifiait pas toujours la fusion-création, aux yeux des défendeurs de la thèse de la fusion création.
Pour tenter de montrer le poids important d’Ecam, le commissaire en charge de la fusion Gicam-Ecam révèle dans son rapport que les membres du patronat que dirige Protais Ayangma depuis 15 ans se totalisent désormais à 552, loin des 400 qui étaient jusque-là évoqués. Bien plus, indique ledit rapport rédigé par Chrétien Toudjui Bakertilly, le commissaire désigné sans l’aval du conseil d’administration par Célestin Tawamba, souligne que Ecam est plus fourni en membres que le Gicam. Les membres du Gicam sont passés de 1000 à 525.
Un Gicam appauvri ?
En 2016 lors de la prise de fonction du président, le patrimoine du Gicam était évalué à un milliard trois cent quarante millions. Sept ans plus tard, écrit Chrétien Toudjui Bakertilly, « pour le Gicam, les valeurs d’actifs et des passifs seront apportés à la nouvelle structure sont celles qui ressortent des comptes arrêtés au 31/12/2022 et certifiés par le commissaire aux comptes. Elles s’établissent comme suit : bilan actif : actif immobilisé 217 443 959 FCFA. Actif circulant : 273 051 058 FCFA. Total : 490 495 017 FCFA. » Dans ce rapport, les fonds associatifs propos se chiffrent à 90 652 495 FCFA, les dettes financières : 7 024 332 FCFA. Passif circulant 389 941 362 FCFA.Trésorerie nette (découvert) : 2 876 828 FCFA, pour un total de 490 495 017 FCFA.
De l’avis des membres du Gicam, le terrain du Gicam (1366m²) et l’immeuble siège du patronat sont tous deux évalués à 125 millions de FCFA. Une évaluation qui fait dire que la valeur du terrain a été minimisée, tout comme l’imposant immeuble de trois étages, juste pour justifier la fusion création.
Ecam, ajoute Chrétien Toudjui Bakertilly, apporte un bilan des actifs évalué à 86 122 226 FCFA. Hors bilan, « Ecam apporte à la fusion un grand rendez-vous de la PME : PMEXChange, plateforme d’exposition, de conférences-débats, d’échanges et de dialogue entre les PME, TPE, TPI, grandes entreprises, pouvoirs publics et partenaires au développement. » Côté ‘’avantages particuliers’’ de la fusion, Chrétien Toudjui Bakertilly relève : « il n’existe pas d’avantages particuliers à attribuer aux différentes parties dans le cadre de l’opération de fusion. »
Aloys Onana