237 For Real est une startup récente. Qui a fait un constat. Le Cameroun dispose de nombreuses richesses qui sont produites et transformées localement, pendant que les camerounais restent très attachés à tout ce qui vient de l’extérieur. Des vins et spiritueux en passant par des parfums et autres produits agro alimentaires, le Cameroun en produit, sauf que ces biens rentent souvent peu connus, faute de visibilité. Le challenge de cette jeune pousse, donner un nouvel avenir à tout ce qui est produit localement. Entretien avec le promoteur de cette startup.
Pourquoi avoir organisé une exposition sur les produits made in Cameroon le 31 juillet dernier ?
237 For Réal est une petite entreprise qui est entrain de naître, je dirais une startup qui fait dans la valorisation des produits locaux, la consommation locale et la production locale. Dans notre business plan on a ce volet évènementiel qui consiste à organiser des évènements – même minimes- qui ont pour but de réunir sur un même espace des artisans, des acteurs du made in Cameroon, faire la promotion de tous ceux-là qui, au quotidien, se battent comme ils peuvent pour donner aux consommateurs les richesses produites localement question de leur faire comprendre que, tout n’est pas exportable, tout n’est pas exporté, tout ne doit pas être importé, qu’il y a bien des richesses que nous importons à prix d’or alors qu’ils sont très bien produits localement et doivent par conséquent être consommés.
Une vocation donc pour vous que de vous lancer dans ce segment économique quelque peu en friche ?
(Sourire). En réalité c’est un challenge familial. Je ne dirais pas que j’ai fait du suivisme familial, mais j’ai opté pour le made in Cameroon parce que cela entre dans un devoir patriotique. Faire la promotion des produits locaux est un important devoir. Qui doit concerner tout camerounais. Ainsi avec des camarades, des amis, qui ont la même vision que moi, nous avons pris l’engagement de faire la différence, de donner du contenu à ce projet, faire tout notre possible pour que tout ce qui est produit par nos créateurs de richesse locaux soit connu, aimé et consommé.
Quand est né votre startup et combien de jeunes sont présents en son sein ?
237 For Real est une large équipe. Vous y avez tous les étudiants du département de la communication de l’université de Douala –niveau 1 et niveau 2 – qui font la communication de relais. Nous avons une équipe principale qui est constituée de 12 personnes, une équipe dont je suis à la tête avec plusieurs autres jeunes.
La première rencontre a eu lieu il y a quelques semaines, le 31 juillet 2020 à Douala. Combien d’exposants ont répondu à votre appel ?
Une quinzaine d’exposants. Beaucoup d’activités ont eu lieu, et nous nous projetons déjà pour la prochaine édition que nous envisageons pour décembre prochain. Je profite pour redire un mot sur notre objectif ai sein de 237 For Real. Il est question de booster notre économie afin de réduire les importations. Autrement, faire que le camerounais consomme camerounais. Certes, certains pourraient dire nous sommes jeunes et que notre ambition, un peu trop grande. Mais avec les mois, les années à venir, nous sommes déterminés à pouvoir atteindre cet objectif. Ce n’est pas impossible.
Oui, mais sauf que très souvent il est reproché aux produits fabriqués localement de ne pas être en phase avec les normes internationales…
Nous sommes encore sur les bancs, mais nous avons un certain nombre de connaissances en ce qui concerne la conservation et les normes internationales. La plupart des produits que nous choisissons de mettre en avant, de faire la promotion dans nos foires ont les code barre. Autrement donc, ce sont des produits qui peuvent déjà être vendus en magasin. Nous n’avons pas encore de grands magasins, mais nous fonctionnons entre nous les grandes boutiques du made in Cameroon. Nous avons Agropole, nous avons Fortitude shop qui est une grande chaine de magasins qui va aussi ouvrir bientôt du côté de Bonabéri (arrondissement de Douala 4e). Donc entre nous les artisans du made in Cameroon, nous avons déjà ce grand lien. Nous avons la farine de plantain, les produits Biocam qui sont déjà vendus en magasin au Cameroun et en France.
Le prix d’achat. Elevé comme le pointent souvent certains potentiels consommateurs du made in Cameroon ?
Rires. Non. C’est une question qui est un peu bizarre, on ne va pas dire que le made in Cameroon est cher. Il faut tenir compte de l’Etat des énergies mises en place pour produire ce qui est proposé. Les entrepreneurs s’auto subventionnent. Je dirais en revanche que lors de nos expositions, les produits sont proposés à des prix abordables. Une bouteille qui a mis 9 mois pour être produite, on la vend à 3000 francs seulement.
Un mot sur les produits que vous avez exposés lors de votre dernière exposition ?
Ils étaient de tous ordres : ménages, cosmétiques, agro alimentaires, santé. Nous avons la gamme Best friend qui a été notre découverte pendant cette rencontre, c’était leur première exposition avec nous. Nous avions Eyidi wine and co, qui fait dans les vins ainsi que d’autres acteurs qui font dans du poulet, du porc fumé. Qui fini premier, va en deuxième et donc, nous avons déjà dans le pipe la seconde édition. Pour le mois d’août 2020 par exemple, c’est l’ouverture de la nouvelle bouteille Eyidi, qui fait dans les vins d’hibiscus. La soirée aura lieu du côté de Makèpè (Douala 5e) à la fin du mois et la bouteille dévoilée sera vendue aux enchères.
Propos recueillis par Aloys Onana
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C’est vraiment impressionnant de voir un jeune camerounais qui ne se choisi de ne pas se laisser bouffer par le système et par la mm occasion agit pour l’économie de notre nation. Tout mes encouragements à l’entrepreneur et à l’exploitation des denrées locales