Paul Obambi [photo] est né le 13 décembre 1954 à Brazzaville. Il est économiste et puissant homme d’affaires congolais. Il est le fondateur et président directeur général de Sapro Group. Il est le Président de la Chambre de commerce, d’industrie, d’agriculture et des métiers de Brazzaville depuis 1997. Le Groupe excelle dans le négoce de produits pétroliers, les transports, le BTP, l’immobilier et la communication.
Venu à Douala à la 3e édition de la plateforme Pro Meet Up and Learn qui a eu lieu du 12 au 14 octobre 2022, nous l’avons rencontré. Entretien.
Qu’est-ce qui vous a motivé à venir prendre part à la 3e édition de Pro Meet Up and Learn à Douala ?
J’ai reçu une invitation envoyée par les organisateurs. Je tiens à remercier Lucien et Carole les organisateurs [Lucien Ndzomo et Carole Mbessa Elongo]. Ce forum est un lieu de rencontre de leaders économiques et politiques africains. C’est un lieu d’échanges. Nous avons la Zone de libre échange économique, il faudrait que les pays de la CEMAC s’organisent en général, mais en particulier il faudrait que les patrons d’entreprises puissent se voir, échanger, pour avoir une stratégie commune.
Votre groupe d’entreprise [Sapro Mayoko SA] fait dans de nombreux secteurs, l’industrie y est beaucoup développée. De plus en plus l’on parle de fusionner les investissements dans la sous-région. Quel est votre regard dessus, est-ce possible untel projet ?
Le projet sur l’énergie est l’un des projets les plus importants parce que tout ce que nous pouvons entreprendre dans l’industrie demande l’énergie. S’il n’y a pas d’énergie, il n’y a pas d’industrie. Et en ce qui concerne l’énergie, il faut fédérer les moyens. Mais cette fédération de moyens doit se faire à mon avis en deux temps. Le premier temps doit être celui réglementaire. Le second, l’action des acteurs. Et pour les acteurs, c’est le secteur privé qui doit être en première ligne avec en soutien, les différents gouvernements.
Les gouvernements qui sursautent un tout petit peu lorsqu’on évoque la Zone de libre échange continentale africaine et voient leur douane perdre des fonds. La Zlecaf ne risque-t-elle pas d’être difficile à mettre en application ?
Elle sera mise en application, qu’on le veuille ou pas. Les douaniers dans leur formation, dans leur fonction, ça ne consiste pas seulement à contrôler les marchandises. Les douaniers ont beaucoup d’autres travaux à faire. La douane ne va pas disparaitre, les frontières seront ouvertes. L’ouverture des frontières ne signifie pas que vous pouvez faire tout ce que vous voulez non plus. Donc la douane aura toujours son rôle, mais on n’a plus besoin de stopper les marchandises, plus besoin de stopper les personnes qui circulent. La libre circulation doit être effective en ce qui concerne les biens et les personnes.
Quel travail faites-vous au Congo Brazzaville, à la Chambre de commerce, d’industrie, d’agriculture et des métiers de Brazzaville par exemple pour que la Zlecaf ne reste pas au stade des incantations ?
Le Congo Brazzaville a déjà commencé par ouvrir ses frontières. Le Congo Brazzaville est un exemple parmi tant d’autres. Nos frères de la CEMAC viennent au Congo sans visa et ceci nonobstant les quelques obstacles individuels des gens mal intentionnés, quelque fois en tenue de police, de gendarme qui essaient d’organiser des raquettes. Ce n’est pas la réglementation qui le leur demande. Ça se sont des volontés individuelles des mauvais citoyens qui, à la fin, ne sont ni gendarmes ni policiers. Au-delà de cela, les frontières sont ouvertes, la circulation et libre.
Propos recueillis à Douala par Aloys Onana