Elles ont accepté de communiquer leurs performances de 2018 pour les comparer à d’autres acteurs sur le continent. Résultat, elles sont bien compétitives et prouvent que les créateurs de richesses peuvent s’y installer.
Pour mieux comprendre la grande compétitivité qui entoure le 21e classement du magazine Jeune Afrique (JA) dans son 3090e numéro, les rédacteurs de ce journal précise qu’un questionnaire a été adressé à plus de 14000 entreprises, les éléments financiers d’environ 1500 sociétés ont finalement été recueillis. Ces données ont permis de réaliser le palmarès des 500 entreprises africaines selon leur chiffre d’affaires de 2018.
Selon JA, le Top 500 prend en compte les entreprises juridiquement présentes sur le continent, les holdings et leurs filiales. Tous les éléments financiers proviennent d’une source fiable, identifiable, ou sont certifiés pour les sociétés cotées. Certains groupes comme Dangote, détenus par quelques actionnaires familiaux, n’établissent pas de comptes consolidés et sont donc absents du classement, tout comme les sociétés qui ne publient pas de comptes. Les chiffres portent sur l’exercice clos à la fin de 2018 et sont convertis en dollars américains aux taux constatés le 31 décembre 2018. Pour les entreprises clôturant leurs comptes en cours d’année, la règle, souligne-t-on, est la suivante: jusqu’au 31 mars 2019, les chiffres apparaissent en année 2018. Pour les autres, sont présentées les performances de l’année précédente. Lorsque JA ne parviens pas à obtenir les données, il publie celles du classement précédent en l’indiquant. Au bout de deux ans d’absence de comptes vérifiables, la société disparaît du Top 500.
Dans le dernier numéro donc, neuf entreprises camerounaises dans le classement. Parmi elles, la Société natioale des hydraucarbures (SNH). Son chiffre d’affaires (CA) s’élève à 1572 millions de dollar, soit environ 918,2 milliards de franc et le résultat net (RN), 754,3 millions de dollar, plus de 434 milliards de francs. Classée au secteur de l’énergie, la SNH est 89e sur le continent. Elle réalise ainsi un bond de 22 places par rapport au classement de 2019 où elle était à la 111e place. La deuxième entreprise de ce classement 2018, la Société nationale de raffinage (Sonara). Elle est 129e cette année et perd six places par rapport à 2019. Côté CA, c’est un total de 1090,6 millions de dollar, environ 142,26 milliards de FCFA.
Le classement 2018 met la Société anonyme des brasseries du Cameroun (SABC) a chuté de neuf places et arrive au 3e position. Elle est classée 226e contre 216 en 2019. Son CA, 601,5 millions de dollars, soit en moyenne 351,3 milliards de FCFA, son RN, 44,7 millions de dollars, un peu plus de 26 milliards de FCFA. Energy of Cameroon (Eneo) apparait sur ce classement 2018. Elle est la 4e entreprise. 254e dans le classement panafricain, elle a un CA de 519 millions de dollars (303 milliards de FCFA, en baisse donc par rapport à l’année dernière où cette entreprise occupait la 259e position.
Une habituée de ce classement, Tradex S.A. Elle a légèrement régressé – 259e en 2019 et 275e cette fois. Son CA affiche 442 millions de dollars – 258 milliards de FCFA- pour un RN d’un peu plus de 9 milliards, notamment 15,6 millions de dollars. La Caisse nationale de prévoyance sociale (CNPS) fait son entrée. Non classée l’année dernière, cette année elle occupe le 330e rang, son CA 369,1 millions de dollars, un peu plus de 216 milliards de FCFA et son RN, 129,1 millions de dollars, donc 75,56 milliards de FCFA.
Le Classement, qui n’examine que les données des entreprises qui ont accepté de faire connaitre leurs performances, ressort deux entreprises des télécoms opérant au Cameroun. Ainsi, MTN Cameroon affiche un CA de 343 millions de dollars, plus de 200 milliards de FCFA, elle est 7e nationale et 358e sur le continent et Orange Cameroun, 198,5 milliards de FCFA, elle occupe donc la 8e place nationale et la 351e place du continent. Une autre entreprise qui lève haut le drapeau du Cameroun dans ce classement, la Société de développement du coton- la Sodecoton- qui, en 2018, a enregistré un CA de plus de 142 milliards de FCFA, ( 243,6 millions de dollars), passant de la 490e place à la 434e.
Un mot sur l’ensemble des résultats continentaux. « Pour clore ce panorama continental, si l’Afrique centrale demeure la région qui place le moins d’entreprises dans ce Top 500, elle fait mieux que l’an dernier, avec 3 entreprises de plus, soit 26 au total. Les 70 principaux groupes de la région voient même leur chiffre d’affaires bondir de 22 %, à 16,3 milliards de dollars, essentiellement en raison de l’effet pétrole. »
Au Cameroun, indique JA, la Société nationale des hydrocarbures (SNH, 89e) progresse de22 places. Dans le secteur du manganèse –là c’est au niveau de l’Afrique centrale, la Compagnie minière de l’Ogooué (Comilog), deuxième entreprise de la région, se hisse au 109e rang du classement (+ 9).Enfin, sur le plan général, cette édition, apprend-on, est marquée par un recul en matière de profitabilité. « La marge nette moyenne des 401 entreprises du Top 500 pour lesquelles nous disposons de données (ce qui exclut, par exemple, les holdings familiaux tels que Dangote) se chiffre à 7,3 %, contre 8,4 % lors de l’édition précédente. La rentabilité des 100 entreprises les plus performantes s’affiche, elle, à27 ,4 %. Un résultat très proche des27, 5 % de l’édition 2019. Le champion des profits est cette année le sud-africain Naspers (210,3 %) en raison d’une forte plus-value réalisée lors de la cession d’actions du chinois Tencent. Même en période de croissance molle, certains gardent les poches pleines », conclut JA.
Godlove Tekam