Douala international terminal (DIT) se fend dans un communiqué en date du 13 novembre 2020 et « se félicite de la décision rendue en sa faveur par le tribunal arbitral CCI ». La filiale du groupe APM et Bolloré indique avoir été contrainte « de recourir au tribunal arbitral CCI en application de la convention de concession de 2004 » sur deux points. À savoir le partage des frais de stationnement entre le port autonome de Douala (PAD) et DIT. Second point, empêchement de DIT à participer à l’appel d’offres lancé en janvier 2018. « Le 13 novembre 2020, le tribunal a reconnu le bien fondé des deux demandes de DIT. Le tribunal arbitral a en conséquence condamné le PAD à verser à DIT des dommages intérêts et à relancer un avis d’appel d’offres ouvert incluant DIT », apprend-on du communiqué rendu public par DIT.
Une entreprise qui « se félicite de ces décisions conformes à l’état du droit. » « DIT rappelle que les juridictions camerounaises ont déjà statué à plusieurs reprises en faveur des actionnaires de référence » qui sont avec elle.
Bolloré espère, ou, rêve toujours revenir un jour au terminal à conteneurs du PAD. Ce qui n’est pas évident. Car depuis le conseil d’administration du 27 juillet 2020, la Régie du terminal à conteneurs (RTC) bénéficie d’un prolongement de son mandat, pour trois ans, qui sont renouvelables. « Malgré le contexte difficile qui a caractérisé la reprise de l’exploitation du terminal à conteneurs le 1er janvier 2020, la RTC a bien accompli sa mission en fournissant aux usagers dudit terminal un service de qualité dans le respect des objectifs de performance et de résultat qui lui sont fixés », avait indiqué le président du conseil d’administration Shey Jones Yembe.
Lors du bilan à mi-parcours en juillet dernier, la RTC revendiquait des performances, saluées par la direction générale du PAD. « En termes statistiques, vous aurez constaté qu’en six mois nous avons opéré sur nos quais 160 navires. L’an dernier, à titre comparatif, l’opérateur qui était là avait opéré168. Nous avons pu décharger et embarquer à bord de ces navires 173 mille TU, c’est-à-dire l’équivalent de vingt pieds en termes de volume. A titre comparatif, je voudrais vous dire que ça s’est fait dans un contexte que vous connaissez très bien que je ne voudrais plus en parler. L’an dernier dans un contexte différent, dans un contexte favorable, l’opérateur avait fait 183 mille TU. Vous constaterez que nous avons très bien accomplis notre mission. Nous pouvons aussi, en terme de bilan vous dire que nous avons livré aux chargeurs camerounais au cours de ces six derniers mois 58 808 conteneurs. L’an dernier, l’opérateur avait livré 57 000 environ. Je crois que ce n’est pas élogieux, mais nous avons rempli notre mission », soulignait Faustin Ndingana, le directeur délégué de la RTC. Une entreprise qui, en six mois, avait 23 milliards de FCFA de chiffre d’affaires.
Entretemps, le pouvoir de Yaoundé n’a eu de cesse de saluer la nationalisation introduite au PAD sous le management de Cyrus Ngo’o, le directeur général. Le premier ministre chef du gouvernement Joseph Dion Ngute était sur la place portuaire de Douala le 13 octobre dernier. Les espoirs de DIT sur le lancement d’un nouvel appel d’offres l’incluant apparaissent donc, aux yeux de nombreux observateurs, une bien difficile possibilité.
A.O