Les USA cartographient Douala
La première partie de ces travaux démarrés en 2017 a livré ses résultats. La deuxième phase est dans les starting-blocks et devra être achevée le 31 août prochain.
Le projet cartographie des villes secondaires pour la résilience, la sécurité humaine et la programmation d’urgence est lancé. Dans le détail, il s’agit de la matérialisation d’un concept, appelé « ville secondaire ». Une ville secondaire, selon l’American association of geographers (AAG), se singularise par trois faits. La forte concentration humaine – entre 10 et 20 % des populations d’un pays- Douala répond à ce critère, une cartographie insuffisante qui se manifeste par une absence des couches d’informations, il s’agit des données qui permettent d’avoir une meilleure connaissance du territoire afin d’assurer la prise de décision par les autorités de la ville et en fin, le troisième critère, c’est une très faible capacité de ces villes au niveau de leur résilience. Cela veut dire que ces des villes sont vulnérables aux phénomènes tels que les inondations, les cyclones, et certains phénomènes industriels.
Des risques qu’il faut prévoir de peur d’être pris au dépourvu si ces sinistres venaient à se produire dans la capitale économique du Cameroun. L’objectif du projet est donc d’identifier et cartographier toutes les zones inondables, recenser et cartographier toutes les infrastructures et autres équipements qui peuvent servir de sites d’accueil en cas de sinistre, répertorier et cartographier les différents ouvrages d’assainissement. La connaissance de ces ouvrages d’assainissement, se convainc la Communauté urbain de Douala (CUD), peut améliorer la gestion des inondations et mieux connaitre l’île de Maboka grâce à la cartographie.
La première phase de la collecte des données a été assurée par 34 étudiants de l’Institut universitaire de technologique (IUT) de Douala, la seconde phase entamée le 8 février regroupera une dizaine d’étudiants. Ils devront cette fois s’appesantir sur l’arrondissement de Douala 3e où l’on a recensé en 2017 un total de 440 points favorables aux inondations. En ligne de mire également, faire des images plus précises de l’île de Manoka. Un drone a été offert à la CUD pour faciliter les prises de vue.
Coût
La première phase de ce projet a permis de comptabiliser les endroits disponibles capables de servir d’abris aux personnes en cas de sinistre extrême. « Nous avons eu des informations relatives aux structures sanitaires, centres commerciaux, stations service, espaces libres, aires de jeu et autres », explique Oscar Alain Mbella, des Services cartographie et de la photogrammétrie de la CUD. D’un coût estimatif de 32,5 millions de FCFA, ce projet résulte d’un accord entre la US Cameroon Chamber of commerce (UCCC) et l’AAG. « La ville de Douala demeure en proie aux risques naturels divers au premier rang desquels les inondations, mais également aux risque industriels en raison de l’exceptionnelle densité des activités industrielles observées sur son territoire. Les pertes humaines et matérielles considérables peuvent donc être causées. C’est la raison pour laquelle nous apprécions à sa juste valeur ce projet et lui accordons l’importance qu’il mérite », indique Fritz Ntonè Ntonè, délégué du gouvernement auprès de la CUD. « Il s’agit d’un projet qui est né du jumelage des deux villes Douala et Philadelphie, ce qui est un jumelage historique. Nous sommes fiers de ce partenariat et de ce projet. Les Etats Unis sont toujours satisfaits de travailler avec des partenaires pour partager les expériences et travailler à la sécurité et à la prospérité des deux pays. Ce projet augmentera la sécurité des personnes », salue Sita Liang Chakrawrm, Consul général des USA à Douala.
Aloys Onana
