American Chamber of Commerce in Cameroon (Amcham Cameroon) a organisé le 27 octobre à l’hôtel Hilton de Yaoundé, une rencontre public-privé dans le cadre de la lutte contre les violations de la propriété intellectuelle à travers la coopération et l’innovation. « Lorsqu’une marque est compromise, l’entreprise perd la confiance de ses consommateurs, de ses clients, et aussi de ses actionnaires. Cela peut se répercuter aussi sur les rentrées financières de l’Etat », fait remarquer Sandra Tondji, juriste chez Guinness Cameroon.
Des conséquences sont donc multiples, si bien que, constate Barbara Elemva Amana, cheffe de la brigade antifraude au ministère du Commerce, « il est important pour les détenteurs d’une marque de la protéger, de mener des diligences auprès de l’OAPI (Organisation Africaine de la Propriété intellectuelle, ndlr) pour protéger et sécuriser leur marque. Il faut également se doter d’une ordonnance de justice qui atteste de la détention de la marque. Ceci peut permettre, après de déclencher des opérations d’enlèvement de produit par le ministère. »
Le combat ne se limite cependant pas qu’à ses principales entités. Le consommateur est également sollicité dans cette lutte, pour plus d’efficacité. Richard Fowang du service juridique chez Colgate Palmolive lance un appel direct. « Si vous trouvez des produits contrefaits, faites nous le savoir. » Une posture que partage Barbara Elemva Amana. « Il est important d’impliquer le consommateur dans cette lutte, en les formant à la distinction des produits vrais des produits faux », suggère-t-elle.
D’ailleurs, ajoute-telle, il est surtout « important de sécuriser le circuit de distribution. Dans ce cadre les contrats d’exclusivité pour les distributeurs constituent un avantage. Mais lorsqu’il y a plusieurs distributeurs qui ont un statut plus ou moins légal, cela peut ouvrir la voie à certaines dérives. »
En rappel, dans une étude rendue publique en 2017, le ministère du Commerce annonçait que la contrebande et la contrefaçon touchent tous les secteurs de l’économie, notamment des produits de grande consommation : boissons, ciment, sucre, poulet congelé, cosmétiques, cigarettes, tissus, médicaments, emballages plastiques non biodégradables, etc. et que les pertes financières se chiffrent annuellement à 100 milliards de FCFA.
Alfred Epacka