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Protection  de leur patrimoine foncier, préservation des peuples indigènes et cohabitation pacifique avec les allogènes, ces grandes préoccupations adressées à la  Commission des Droits de l’Homme du Cameroun à Buea et Limbé

by EDC
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Au Nord-Ouest comme au Sud-Ouest, les suggestions sont identiques et concourent toutes aux conditions à remplir pour un vivre ensemble parfait. Le Président de la Cdhc James Mouangue Kobila [photo] a promis de remonter les préoccupations au chef de l’Etat.

La  Commission des Droits de l’Homme du Cameroun (Cdhc) était à Buea (9 août) et à Limbé (10 août) 2024. Deux temps forts pour deux évènements clés : à Buea, il était question de la célébration au Cameroun de la 13e édition de la journée internationale des peuples autochtones (Jipa).

Une occasion qui a permis à la Cdhc de toucher du doigt les préoccupations des populations autochtones dans cette partie du Cameroun, au moment où le chef de l’Etat Paul Biya demande un regard plus strict sur la question foncière, une question qui fait des gorges chaudes, des mécontents à travers le triangle national. « L’accaparement des terres des Bakweri, peuples autochtones dans le Sud-Ouest, pour les revendre aux étrangers. Ce qui n’a pas trop changé, parce que c’était déjà le cas durant la période coloniale avec l’Allemagne. Nous devons protéger nos acquis, nos terres, notre culture, au lieu de nous renier en abandonnant notre culture au profit d’autres civilisations », souligne avec force l’honorable Dr Robert Esuka Endely, Chef supérieur de Buea.

Photo de famille à Buea.

Le foncier, socle de toute économie, de toute vie- la terre porte tout et est au cœur de tout- préoccupe le Wouri, invité à prendre part aux festivités organisées à Buea, ainsi qu’à Limbé. « L’affirmation de notre autochtonie n’est pas synonyme de tribalisme ni de repli identitaire. Nous sommes tous Camerounaise  mais chacun est né quelque part et il doit défendre son espace, sa culture », confie Sa Majesté Ness Essombe, figure de proue de la chefferie de Sodiko.

Autorités traditionnelles, à Limbé.

A Buea, le Président de la Cdhc a expliqué que la célébration de la journée internationale des peuples autochtones « est une grande activité de promotion des Droits de l’Homme, qui constitue l’un des trois mandats de la Commission. Il est important d’utiliser les droits de l’Homme pour résoudre les problèmes. Je suis l’homme de la paix, en tant que président de la Commission des Droits de l’Homme du Cameroun. Vivez en paix, jouissez du bonheur de vivre ensemble, travaillez dans la paix pour atteindre l’émergence en 2035 telle que souhaitée par le chef de l’Etat », a déclaré le Pr. James Mouangue Kobila.

« A lui seul 500 hectares»

A Limbé le 10 août, c’était la célébration de la deuxième édition de la journée des martyrs. Un autre moment qui, en dehors de la mise en exergue des danses traditionnelles, a permis de saluer la mémoire des  Rois Madola, Ongwa Bissogo,  Manga Bell, Atangana Ntsama, Martin Paul Samba, sultan Bombo Njoya, Williams Bikeh, entre autres. Le tout, autour des chefs traditionnels des départements du Fako, du Wouri, du Koupe-Manengouba, du Ndiang, du Nkam. La liste n’est pas exhaustive. Le chef supérieur de Limbe, Sa Majesté John Elufa Manga William, invite à « préserver les acquis obtenu de dure lutte par les héros nationaux. Nous avons le devoir d’honorer leur mémoire, sans la moindre considération de leur origine ».

Le respect de la mémoire de tous ceux-là, oui, mais une préoccupation resurgit avec force. « Monsieur le président de la Commission, je vous invite devant le peuple et devant l’histoire à résoudre le problème du Moungo. S’il y a un département qui a tout perdu pendant l’accession du Cameroun à l’indépendance, c’est le département du Moungo. Ici, vous ne trouverez pas un Chef, un notable ou un fils qui a un hectare de terrain. Nous voulons entrer dans nos droits. Vous ne pouvez pas être chez vous et un individu a, à lui seul, 500 hectares de terrain. Prenez nos pleurs très au sérieux », a insisté le Roi Eyambe de Mbelle, chef du village Mombo Balong.

Sa Majesté Roi Eyambe de Mbelle.

La voix de stentor de cette autorité traditionnelle n’a pas manqué de susciter des applaudissements, signe d’une doléance pertinente. D’où l’engagement immédiat du président de la Cdhc qui a fait la promesse de remonter l’information au Chef de l’Etat.

Le président de la Cdhc le Pr. James Mouangue Kobila détaille que la célébration des martyrs rentre « dans une perspective des droits de l’Homme et des droits culturels. Je suis heureux de mentionner que le principe de la célébration des héros nationaux, est accepté par le ministère des Arts et de la culture, qui est représenté par la déléguée régionale du Sud-Ouest, Mme Doris Angoula. La commission des droits de l’Homme du Cameroun a cru devoir associer cette célébration à celle de la cérémonie solennelle organisée hier (vendredi 9 août, ndlr) à Buea, à l’occasion de la journée internationale des peuples autochtones ».

Les festivités relatives à la célébration des martyrs du Cameroun a une origine. C’est que, relate Sa MajestéGuy Tsala Ndzomo, Vice-Président de la Commission des chefs traditionnels du Cameroun,  « Il y a deux ans, que les chefs traditionnels du Cameroun se sont réunis à Bertoua dans la région de l’Est, pour célébrer la première journée nationale du chef traditionnel du Cameroun. Beaucoup de sujets avaient fait l’objet de nos échanges, et les résolutions avaient été prises. L’une d’elles, après l’exposé de Sa Majesté Eboumbou Jean Yves, avait été de faire un plaidoyer pour l’instauration d’une journée nationale des martyrs, de nos héros. Vous pouvez donc comprendre le plaisir que j’éprouve d’être ici et de dire à nouveau merci au président de la Commission des droits de l’Homme du Cameroun, d’avoir accepté de porter ce dossier et de planter la graine à Limbe aujourd’hui ».

Aloys Onana

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