La rencontre entre le ministre des Finances et les groupements professionnels a eu lieu le 27 septembre à Douala.
Célestin Tawamba, le président du Groupement inter patronal du Cameroun (Gicam) ne passe pas par quatre chemins pour dire à Louis Paul Motaze, le ministre des Finances (Minfi) que les propositions faites il y a un an ont purement et simplement été dénaturées. Lesdites propositions, en rappel, visaient à mettre en place une fiscalité moins agressive, permettant aux créateurs de richesses d’être plus compétitifs, tout en ayant en place une fiscalité souple. Le Minfi avait salué ces idées.
Seulement, un an plus tard, « nos propositions ont été ainsi dévoyées et dénaturées. C’est un constat qui traduit que votre pensée a été trahie quelque part et même votre vision de ce que représente la fiscalité dans le développement des affaires », se désole Célestin Tawamba. Qui n’oublie pas de jeter un rayon de lumière sur la loi de finances 2020. Là encore, le Gicam déplore que l’avant-projet de loi ne lui ait pas été présenté, ainsi qu’à d’autres mouvements patronaux. A la place, les concertations ont porté sur les grandes lignes des mesures envisagées. S’y sont ajoutées tout de même de manière faible, des propositions du Gicam et celles d’autres groupements. Une autre désolation apparait en gros caractère. « Seules les propositions sans incidence négative sur l’assiette fiscale ou sur les taux d’impositions ont été examinées au motif que le cadrage budgétaire avait déjà été fixé. Du coup, peu de mesures formulées par le Gicam, y compris celles visant à l’amélioration de l’administration de l’impôt, ont été retenues. Ceci pose clairement la question du timing des réflexions qui doivent être menées en amont de la lettre de cadrage budgétaire du président de la République », fait remarquer le premier patronat camerounais, qui s’étrangle de l’engament visible des pouvoirs publics, rêveurs pourtant d’un pays émergent. « Dans ces conditions, le changement de paradigme fiscal auquel nous aspirons semble encore éloigné de nous dans le fond. Du coup, en 2020, notre système fiscal restera ce qu’il est : prédateur, confiscatoire pour bon nombres de secteurs notamment ceux à faible marge et aussi, peu protecteur des droits du contribuable. »
Le Gicam pense que le système fiscal camerounais reste en marge de toute logique économique car, il taxe prioritairement la richesse créée plutôt que les résultats réalisés.
Aloys Onana