Le rendez-vous aura lieu du 15 au 16 septembre 2021 dans la capitale économique du Cameroun. En prélude à la tenue de cette plateforme qui attend en moyenne 250 participants, l’équipe au centre de cette réunion lève un pan de voile sur un grand nombre de volets. « En Afrique nous sommes souvent importateurs de concepts clés en main qui s’avèrent être très efficaces pour le développement des autres mais tardent à délivrer leur efficacité chez nous, à l’épreuve des opérations. Nous l’avons bien remarqué lors de la catastrophique pandémie du covid-19. Cette pandémie qui a démontré la faible résilience économique des pays africains a surtout été l’occasion de constater la formidable capacité de résilience sanitaire dont la majorité des Etats ont fait montre. Nul besoin d’aller convaincre les africains qu’ils ont en leur sein la ressource nécessaire pour leur développement », souligne Carole Mbessa Elongo, promotrice de la Conférence Pro Meet Up and learn (PML). (www.pml.cm )
Après la première édition tenue en octobre 2020, cette année, l’équipe organisatrice de la Conférence PML se penche sur un sujet phare, au cœur de l’actualité depuis janvier 2021. Il s’agit de la zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAF).
Les travaux de Douala auront une spécificité et portent notamment sur : ‘’ZLECAF : comment le financement et le développement de l’industrie peuvent être un support à la dynamique de croissance des pays-membres ?’’
Des raisons
Alain Blaise Batongue, facilitateur de la Conférence PML explique cette option. « C’est une thématique qui s’impose d’elle-même à partir du moment où la zone de libre-échange économique continentale africaine a été mise en œuvre le 1er janvier 2021. Il n’y a pas une semaine qui se passe sans qu’il n’y ait un colloque, un forum, des journées spécifiques où on adresse cette question-là. Les questions efficaces pour tirer profit de cela sont encore à trouver. La question du développement par les sous-régions est une manière d’aborder le projet. »
Ce n’est pas tout. Ce fin connaisseur des milieux d’entreprises camerounaises et sous régionales ajoute. « L’un des problèmes que les PME ont aujourd’hui pour grandir et se développer, c’est financer leurs projets d’industrialisation. Et l’arrivée du Covid-19 au Cameroun encore un peu plus qu’ailleurs, nous a permis de nous rendre compte que l’une des clés de notre développement va être notre propre industrialisation. »
Des arguments sont à la pelle pour mettre au clair les motifs de l’orientation PML de 2021. « Lorsqu’on se rendra compte qu’on n’est plus obligé de commander, d’importer tout ce que nous consommons au quotidien et que nous pouvons le produire et le transformer localement, nous aurons beaucoup avancé et il n’y aura que des points positifs. Par exemple le déséquilibre actuel de la balance commerciale va devenir une vertu, la question de la réserve de change que la BEAC rappelle régulièrement n’aura plus raison d’être et l’industrialisation locale va permettre de créer de nouveaux emplois et donc, de résorber le chômage, produire de nouvelles richesses. C’est une question centrale. Si elle est bien menée, elle peut totalement transformer l’Afrique, d’abord le Cameroun », observe M. Batongue.
Intervenants
De nombreux intervenants prendront la parole. A l’instar de la nigériane Toyin F. Sanni, directeur général de Emerging Africa Capital Group. Elle est banquier d’affaires, avocate, entre autres. Le sud-africain Sandile Zungu, fondateur et président de Zungu Investment Compagny (ZICO), membre permanent du World Economic Forum. L’on notera la présence de Gregor Binkert, directeur général chez BD Consulting&Investment. Il est bien connu comme ancien directeur pays de la Banque mondiale au Cameroun.
D’autres intervenants tous de poids sont dans le pipe. C’est le cas de Stanislas Zézé, le fondateur de Bloomfield Investment Corporation (première agence de notation financière d’Afrique francophone), Pr Touna Mama, économiste, conseiller spécial numéro un du Premier ministre du Cameroun, Pr Charles Binam Bikoï, promoteur du concept ‘’Industradition’’. La liste est très loin d’être exhaustive.
« Que cette pandémie serve d’opportunité aux africains. La conférence de cette année est totalement ancrée dans cette posture et adresse la question du développement de l’industrialisation des pays membres de la ZLECA et de l’épineux problème du financement de cette nécessaire industrialisation », déclare la promotrice de la Conférence PML qui était face à la presse ce 30 juin 2021.
De son observation, la zone de libre-échange continentale africaine qui est devenue opérationnelle en janvier 2021 charrie sans doute des opportunités, mais également des défis. Le premier étant qu’elle serve réellement au développement des économies africaines. « Je vais citer M. Stanislas Zézé qui nous disait lors de la dernière conférence : il est temps que les pays africains rentrent dans la logique de trouver des solutions eux-mêmes pour leur développement. C’est une question de survie. »
Aloys ONANA