Six mois. C’est le temps qu’a pris la Société anonyme des brasseries du Cameroun (SABC) pour concrétiser l’engagement pris devant le Premier ministre chef du gouvernement Joseph Dion Ngute en visite de travail au Groupement inter patronal du Cameroun –Gicam) le 18 mai 2021. « Il faut remplacer l’économie de guerre par une économie de paix. Il n’y a pas trente-six mille solutions pour le faire, il y a le volet agricole, la réactivation des industries majeures de cette partie. Il y a le volet infra structures, la responsabilité sociétale par le financement de tous ces micro-projets qui donnent également de l’emploi à tous ces jeunes auxquelles nous espérons une seule chose, c’est de sortir de la brousse et de faire quelque chose de leurs mains. Notre groupe en pareille circonstance doit prendre position et montrer la voie. Je vous annonce que nous allons faire cela en mettant 500 millions de FCFA dans une première phase », avait annoncé Emmanuel de Tailly, directeur général de la SABC, qui avait souligné que cette somme allait être « doublée ».
Le 26 novembre 2021 à Yaoundé, cet engagement est devenu concret. « Nous sommes là parce que le Groupe SABC respecte ses engagements. Nous en avons pris un le 18 mai dernier devant le Premier ministre, celui de matérialiser à hauteur de 1 milliard de Franca CFA, notre contribution au plan de reconstruction du NoSo, en dépit d’un environnement difficile et impactant. Nous sommes venus le faire », a indiqué Emmanuel de Tailly.
La partie anglophone du Cameroun joue un rôle clé à l’économie camerounaise. Paul Tasong, Coordonnateur du Plan Présidentiel de Reconstruction et de Développement des Régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest (PPRD/NOSO) souligne que ces deux Régions en crise sécuritaire depuis octobre 2016 représentent environ 16,3 % du PIB et sont des bassins agricoles par excellence qui se démarquaient, avant la crise, par une floraison des activités touristiques, de transit, d’extraction et l’émergence de startup du numérique. « La crise a gravement impacté les activités de production de cacao, café, banane, huile de palme, caoutchouc et même de riz Paddy ; les activités de transformation ; les commerce et services notamment l’hôtellerie, les services bancaires et financiers, la distribution des produits pétroliers ; les finances publiques, l’exécution des investissements publics, et les services sociaux de base, particulièrement la scolarisation », se désole-t-il.
Cette crise, reconnaissent les autorités publiques, a poussé à l’agonie des entreprises emblématiques telles que la CDC, PAMOL, CTE et fragilisé la quasi-totalité des secteurs d’activités. Ses répercussions se sont propagées bien au-delà des Régions concernées, générant des manques à gagner chiffrés en centaines de milliards de F CFA, des pertes massives d’emplois et une forte dégradation de la situation sociale avec la multiplication des poches de précarité dont l’un des corollaires est la montée des actes de violence, de banditisme et de vandalisme.
Le PPRD/NOSO nécessite 89 milliards de FCFA. Lors de la visite du PM au Gicam, l’on avait appris que presque deux ans après le lancement du PPRD des régions dites anglophones, juste 10 milliards avaient déjà pu être mobilisés. Et sur ceux-ci, 3,5 milliards avaient été utilisés. A la SABC, d’autres actions sociales pourraient être dans le pipe. « Nous continuerons à œuvrer pour un retour à la normale dans ces deux Régions, les seules solutions politiques et militaires n’étant pas suffisantes. Nous avons pensé qu’il faut bien y ajouter une solution économique et sociale », a déclaré Emmanuel de Tailly au le Premier ministre.
A.O