Cette année, le Salon de l’action gouvernemental (SAGO) examine ce qui a été fait pour que les usagers qui font recours aux services publics piaffent moins, ainsi que ce qui pourrait être mis en place les années à venir.
« Repassez ! » « Votre affaire est renvoyée ! » « Le patron n’est pas en place, revenez demain ! » « Où est ma part sur ça ? » « Le document est en cours de traitement ! » Le vocabulaire qu’utilise les fonctionnaires et autres agents de l’Etat donne les maux de tête à plus d’une personne. Tout y est. Regard « méprisant », demande ouverte de pourboire, lenteurs difficiles à justifier par l’usager… La conséquence est directe. Le désamour entre les usagers des services publics et les différents agents de l’Etat – à plusieurs strates- est bien profond.
Entre temps il y a eu des évolutions. Allant de la création de cellules de lutte anti corruption en passant par la mise à disposition de moyens de communication « directs comme des e-mails » pour permettre aux usagers de saisir automatiquement le ministre (cas du ministère de la Fonction publique), sans perdre de vue des visites surprises de certains chefs de départements ministériels dans certains bureaux de leur surface de commandement. Les plaintes continuent de poindre, si bien que, souvent, le ton monte, les menaces se corsent, les injures sont proférées, l’action gouvernementale dans son ensemble est presque très mal perçue, écornée.
C’est dans ce maelström d’accusations d’une part et de défense d’autre part que le Sago plante ses tentes cette fois. « Pour aborder la problématique de la qualité des prestations reçues par les citoyens, le comité d’organisation du Salon de l’action gouvernementale a jugé nécessaire de placer la 9e édition sous le thème Amélioration des prestations rendues aux usagers des services publics au Cameroun », indique le comité d’organisation.
L’objectif général de cette édition, apprend-on du dossier de presse élaboré à cet effet, est de permettre aux organisations publiques et privées prenant part à cette rencontre de quatre jours de présenter en profondeur les actions entreprises par elles dans le but fluidifier et de maximalement améliorer la qualité des services publics rendus aux usagers.
L’évènement – du 22 au 25 septembre 2020 au Palais des Sports de Yaoundé – aura d’une part les allures d’une confession ouverte et d’autre part, les allures d’un laboratoire de nouvelles idées. Où les usagers viendront en fonction du secteur public en débat, partager leurs difficultés, raconter leurs expériences (bonnes ou non), faire valoir différentes options, des suggestions qui pourraient in fine être examinées afin qu’au fil du temps, solliciter un service public ne soit plus un chemin de croix, mais une voie du salut, communément partagée et appréciée.
Aloys Onana