Ils ont suivi une formation à Douala du 24 au 28 février 2020.
La mer est un excellent moyen d’échanges commerciaux. Pratiquement 98 % des échanges entre pays du monde empruntent cette voie. Seulement, dans cet espace, se passent des pratiquent qui demandent un rigoureux droit de regard des Etats, au risque de voir certaines pratiques répréhensibles s’ériger en loi. Dans le souci de voir la mer être mieux sécuriser pour jouer tout son rôle autant dans l’économie bleue que dans le segment des échanges commerciaux entre Etats.
Parlant des mauvaises pratiques en haute mer, l’Afrique centrale n’est pas épargnée. C’est pourquoi, Un cours sur la connaissance du domaine maritime (MDA – Maritime Domain Awareness) a été réalisé du 24 au 28 février 2020 par le projet européen GoGIN en collaboration avec le centre multinational de coordination de la zone D à Douala (CMC-MMCC zone D). Pilotée par GoGIN et réalisée en étroite collaboration avec les cadres de la Division formation/entraînement du CIC et du CRESMAC, cette formation a été dispensée au profit de 14 opérateurs et cadres issus des centres des opérations maritimes (COM) de la zone D : CMC Zone D, centres opérationnels de surveillance des côtes (COSCO) de Douala, Kribi et Limbe, Centre de contrôle maritime (CCM) de Douala, COM du Gabon et de Sao Tomé & Principe. De plus, cette formation a été suivie par un officier du CRESMAC, en qualité de futur formateur.
La connaissance du domaine maritime permet, à travers des procédures établies, de recueillir de l’information statique et dynamique d’une zone maritime donnée dans le but de pouvoir analyser, évaluer, interpréter, déterminer les paramètres et les procédures des criminels ou contrevenants des différents types d’activités illégales maritimes. In fine l’objectif est de détecter les situations dites « anormales ». La MDA est une phase préalable indispensable à la définition des modes d’actions qui permettront de lutter ultérieurement et durablement contre l’activité illégale. Au travers de cours magistraux et d’exercices d’applications, les stagiaires ont appris à rechercher, identifier
et analyser tout élément susceptible d’affecter, d’impacter ou de bénéficier à la sûreté, la sécurité, l’économie ou l’environnement des espaces maritimes de leurs états respectifs. Ils ont en particulier appris à utiliser de manière approfondie les outils disponibles pour la visualisation de l’information, extraire des données maritimes pertinentes en utilisant carte électronique et tableur informatique, détailler les principaux processus criminels, identifier de manière pertinente les navires ou activités illégales, mettre en place des modes d’actions. Pour optimiser la formation, deux groupes ont été constitués, l’un avec les opérateurs des centres qui ont appris à visualiser les données et l’autre avec les cadres qui se sont exercés à analyser l’information et à préparer des briefings.
Les processus de criminalité maritime les plus rencontrés dans cette zone du Golfe de Guinée tels la piraterie, la pêche illicite, la pollution ou encore les actes de brigandage en zone côtière, ont été les principaux sujets étudiés au cours de cette formation. Cette session de formation a également permis aux stagiaires d’échanger sur les difficultés auxquelles ils étaient quotidiennement confrontés et lorsque cela a été possible, sur les moyens, techniques ou procédures qu’ils ont su mettre en place pour arriver à les résoudre. D’autres cours similaires seront organisés durant l’année 2020 au profit des autres CMC de l’architecture de Yaoundé.
En rappel, le projet européen GoGIN (Réseau Inter-régional pour le Golfe de Guinée) a pour objectif de contribuer à la sécurité et sûreté maritimes dans le Golfe de Guinée afin de favoriser l’économie bleue et le développement économique des pays. Le projet fournit un soutien technique aux structures nationales et transnationales de l’architecture de Yaoundé, conformément à leurs rôles et responsabilités. Il s’agit d’un programme de 4 ans doté d’un budget de 9,2 M€ financé par l’Union européenne et par le gouvernement du Danemark et mis en œuvre par Expertise France. GoGIN fait partie du Programme Routes maritimes critiques, initié et financé par la Commission européenne.
Aloys Onana