Les gros défis du nouveau directeur général
Les exigences vont de la capitalisation de l’outil de production au maintien de bons rapports avec les forces de maintien de l’ordre ainsi qu’avec tous les employés et partenaires.
Le tout nouveau directeur général de la Société nationale de raffinage (Sonara) n’aura pas une seule minute de répit. Tant l’attention des pouvoirs publics est portée sur cette entreprise, acteur très important dans l’industrie pétrolière locale. En fonction depuis le 14 janvier 2019, Jean Paul Simo Njonou a reçu une longue liste de recommandations de sa hiérarchie.
Gaston Eloundou Essomba, le patron du ministère de l’Eau et de l’énergie (Minee) exige que toutes les dispositions utiles soient prisses pour rendre la matière première disponible. A savoir le pétrole brut, afin de capitaliser les travaux de modernisation qui viennent d’être achevés. « Cela appelle beaucoup de management, beaucoup de pro activité dans la maintenance de ce nouvel outil de production et beaucoup de transparence dans la quête des équilibres financiers de l’entreprise. »
Les capacités de la Sonara sous le management de l’équipe sortante ont pris du volume entre temps. Les travaux d’extension achevés, la Sonara est passée de 2,5 millions de tonnes à 3 millions de tonnes par an. Ce qui signifie que les performances de production vont au-delà-là de la demande locale. Jean Paul Simo Njonou est donc appelé à exceller dans un marketing agressif et pointu afin d’avoir de nouveaux débouchés, tout en maitrisant les coûts de production de la raffinerie. Le temps dans ce domaine des hydrocarbures, c’est vraiment de l’argent. Un retard dans un segment peut avoir des répercussions importantes à même de paralyser l’économie, sinon toute la société. Du coup donc, le Minee demande de mettre un accent particulier sur le temps de chargement des navires destinés à l’export afin de rendre la destination Sonara plus attractive.
La nouvelle équipe managériale devra assurer la disponibilité de la matière première, les bons rapports avec tous les acteurs de la chaine pétrolière aval, anticiper sur les commandes des dites matières premières, en veillant en permanence à la fluctuation des cours du baril sur le marché. Il faudra en outre maintenir le cap sur toutes les actions qui concourent notamment à renforcer le dispositif de défense de la Sonara contre les incendies en vue de protéger les populations environnantes, l’outil de production et le personnel. « Cela appelle à une forte vigilance et à un renforcement des capacités des personnels de la formation métier pour ce secteur hautement sensible », souligne le Minee.
Pour lui, le nouveau directeur général, sous le regard vigilant de Mme Bertha Ndoh, présidente du conseil d’administration, devra soigner et maintenir les rapports sains et cordiaux avec les agents de sécurité, le service public et toutes les autres administrations partenaires. Pendant leur passage à la tête de la Sonara, la nouvelle équipe devra faire sienne la communication, très capitale en ces temps où le numérique dicte sa loi au monde. « Remonter au gouvernement de la République et en temps réel toute l’information sur les éventuels obstacles de l’approvisionnement en pétrole brut, dans la production et la distribution des produits finis afin de prévenir ou anticiper tout risque de pénurie sur le marché. » L’esprit d’équipe devra en toute chose prévaloir.
Aloys ONANA